Coalition contre l’Etat Islamique: la partie est loin d’être gagnée

Anh Huyen
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(VOVworld)- Deux semaines après avoir été constituée, la coalition internationale contre l’Etat Islamique se retrouve déjà à pied d’oeuvre. 54 pays se sont engagés à y participer. Mais parviendront-ils à faire l’union sacrée pour enrayer l’avancée des fous de Dieu?

(VOVworld)- Deux semaines après avoir été constituée, la coalition internationale contre l’Etat Islamique se retrouve déjà à pied d’oeuvre. 54 pays se sont engagés à y participer. Mais parviendront-ils à faire l’union sacrée pour enrayer l’avancée des fous de Dieu? C’est la question que beaucoup se posent et à laquelle nous allons tenter d’apporter quelques éléments de réponse.

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Des combattants de l'Etat islamique à Rakka, en Syrie, le 30 juin. Photo : AP

Sécuriser le Moyen-Orient est une mission qui relève de la gageure, tant les crises qui agitent la région sont aussi violentes que complexes. Alors que la guerre civile se poursuit en Syrie et que le pouvoir irakien est encore vacillant, l’émergence de l’Etat Islamique constitue une menace qui va bien au-delà des frontières de la région. La férocité des jihadistes, qui se traduit notamment par des éxécutions barbares de journalistes ou d’otages occidentaux, met la communauté internationale au pied du mur. Oui, il est urgent d’agir!

Mardi, les Etats-Unis, toujours en première ligne, ont effectué une série de raids aériens au dessus du territoire syrien, les raids en question s’inscrivant dans une stratégie globale visant à anéantir l’Etat Islamique. Il s’agit, pour l’instant, de frapper les bases des jihadistes, aussi bien en Irak qu’en Syrie. Mission accomplie pour les raids de mardi puisqu’apparemment, de nombreux dépots d’armes et de munitions de l’Etat Islamique ont été détruit au cours des opérations.  

Des réactions controversées  

Le déclenchement par Washington de frappes aériennes au-dessus de la Syrie a suscité des réactions controversées au Moyen-Orient et dans le monde entier.

Cinq pays de la région, à savoir l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Jordanie, le Bahreïn et le Qatar se sont joints aux Etats-Unis dans cette campagne. Naturellement, ils constituent une force d’appoint, la majorité des bombes et des missiles frappant les objectifs de l’Etat islamique provenant d’avions de combat américains, mais leur participation à la coalition internationale contre l’Etat Islamique est de nature à changer la donne sur le plan géo-politique. C’est en effet à un véritable retournement de situation qu’on assiste puisque tous ces pays arabes, auparavant hostiles à l’intervention des Etats-Unis dans la région, y sont   dorénavant favorables.

En Europe, c’est essentiellement sur le soutien de la Grande-Bretagne que peuvent compter les Etats-Unis, même si Londres ne participe pas directement aux frappes aériennes. La Belgique et les Pays-Bas, par contre, se sont engagés à mobiliser leurs F-16 pour participer aux raids dirigés par les Etats-Unis.

De son côté, la Turquie, pourtant membre de l’OTAN et ayant une longue frontière avec la Syrie, ne participe pas à cette campagne. Elle s’est contentée de promettre de fournir des services logistiques.

Mais venons-en maintenant à la Syrie où la situation est plus complexe. En ce qui concerne l’opposition, elle soutient les raids contre les bases de l’Etat Islamique. Mais il n’en va de même du gouvernement syrien, qui, après avoir été bouté hors de la coalition, critique ouvertement les Etats-Unis, de même d’ailleurs que le gouvernement iranien, et pour les mêmes raisons.

La Russie, enfin, considère ces raids comme une violation du droit international. Selon Moscou, avant de procéder à des frappes aériennes au-dessus de la Syrie, les Etats-Unis auraient du obtenir le feu vert de Damas et du conseil de sécurité de l’ONU. Le Liban, qui est un autre allié du régime de Bashar Al-Assad, ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme que les Etats-Unis ne sont pas habilités à mener la lutte anti-terroriste.

La partie est loin d’être gagnée

Pour l’instant, le président américain Barack Obama se retrouve donc avec des engagements, pris par 54 pays. Reste à créer l’union nécessaire entre tous ces pays, et là, c’est une toute autre histoire.

La partie est donc loin d'être gagnée. Les analystes estiment en effet que la coalition a adopté une stratégie claire, dont la faisabilité reste à démontrer, étant donnés les conflits d’intérêt qui agitent chacun de ses membres. Que les Kurdes aient été réarmés de quoi inquiéter certains pays de la région. Qui peut garantir, en effet, que ces groupes armés qualifiés de «modérés» ne se retournent pas contre les Etats-Unis et l’Occident? À cela s’ajoutent des difficultés financières propres à fragiliser un peu plus les engagements des uns et des autres. Et pendant ce temps-là, les djihadistes avancent...   


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