La Grèce au bord du gouffre

Anh Huyen
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(VOVworld) - La saga de la dette grecque continue... Même si le gouvernement anti-austérité a réussi il y a quelques semaines à trouver un accord de dernière minute avec ses créanciers, le pire reste toujours possible. Il faut dire que ce même gouvernement peine à soumettre à ses partenaires un plan crédible et chiffré des réformes structurelles à mettre en oeuvre.

(VOVworld) - La saga de la dette grecque continue... Même si le gouvernement anti-austérité a réussi il y a quelques semaines à trouver un accord de dernière minute avec ses créanciers, le pire reste toujours possible. Il faut dire que ce même gouvernement peine à soumettre à ses partenaires un plan crédible et chiffré des réformes structurelles à mettre en oeuvre.

La Grèce au bord du gouffre - ảnh 1

Photo: internet

L’Union européenne persévère dans sa «stratégie du nœud coulant». Pour ce qui est de fournir des liquidités aux banques grecques, la Banque centrale européenne (BCE) envisage de durcir ses exigences. Pour obtenir l'argent, les banques grecques devront en effet déposer des garanties, qualifiées de «collatérales», aux guichets de la BCE. «Il n'y aura pas de report de paiement pour la Grèce», a déclaré de son côté la directrice générale du FMI Christine Lagarde, en faisant allusion à l’échéance du mois de mai. De manière générale, ses créanciers font tout pour que acculer Athènes à réduire les salaires, à rogner les pensions et à accélérer les privatisations, au risque de lui enfoncer la tête sous l’eau.

Une économie victime de l’asphyxie financière

Confronté à une situation de quasi-faillite, le gouvernement d'Alexis Tsipras vient d'ordonner un transfert obligatoire et immédiat des réserves en liquide de toutes les institutions et entreprises publiques vers la Banque centrale. Pour justifier ce transfert forcé, le gouvernement grec a invoqué «des besoins extrêmement urgents et imprévus». Ces ponctions opérées sur la sphère publique pourraient rapporter environ 3 milliards d'euros, ce qui suffirait à régler les salaires des fonctionnaires et les retraites du mois d'avril. Cela étant, la plupart des experts estiment que les coffres d'Athènes seront entièrement vides dans quelques semaines, alors que le pays doit non seulement assurer le fonctionnement de l'Etat et des services publics, mais aussi rembourser un prêt de 2,5 milliards d'euros au FMI au mois de mai...

Les localités greques ont catégoriquement protesté contre cette décision «inéquitable et inacceptable» dont risquent de pâtir les entreprises publiques, mais aussi le marché boursier, qui vient déjà d’enregistrer une baisse de 3,3%.

En dépit de toutes les critiques, le gouvernement d’Alexis Tsipras persiste, en assurant qu’il ne s’agit que d’un emprunt à court terme, qui sera remboursé dans 15 ou 20 jours, tout au plus. «Remboursé»… Mais avec quel argent? Le mystère reste entier.       

Quels scénarios pour Athènes?

Le temps est compté pour le gouvernement grec. Les dirigeants de l’eurogroupe ont donné au Premier ministre grec jusqu’au 24 avril pour soumettre un plan de réforme économique révisé avant de donner, ou non, à la Grèce des fonds supplémentaires pour l’empêcher de se retrouver en défaut de paiement et de sortir de la zone euro. Cet engagement de réformes est la condition sine qua non au déblocage de la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros du plan de soutien à la Grèce. Toutefois, les dissensions demeurent. Les Européens exigent plus de réformes alors que le pouvoir grec refuse de réduire les dépenses publiques, en comptant sur les impôts pour accroître son budget.

Fraîchement arrivé au pouvoir, le parti Syriza, qui se bat pour maintenir l’économie grecque à flot, doit faire face à de multiples pressions. Alors que son engagement à mettre fin à l’austérité et à rester dans l’eurozone semble de plus en plus impossible à tenir, il envisage de s’associer avec deux partis du centre gauche afin de maintenir sa majorité au parlement. Mais une alliance avec l’extrême droite «europhobe» est également envisagée. C’est dire à quel point la situation est précaire.

Difficile de dire pour l’instant si cette crise de la dette sera la nouvelle tragédie grecque de ce siècle. Elle pourrait bien, en attendant, avoir de lourds impacts sur l’euro, et dès les prochains jours./.


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