La COP-28 et ses principaux enjeux

Quang Dung
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(VOVWORLD) - La 28e Conférence de l’ONU sur le climat (COP-28) s’est ouverte ce jeudi à Dubaï. Cet événement international majeur se tient à un moment où le monde commence à ressentir les impacts du changement climatique, mais où les gouvernements, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, peinent à tenir leurs engagements sur le plan environnemental.    

La COP-28 et ses principaux enjeux - ảnh 1La 28e Conférence de l’ONU sur le climat (COP-28) s’est ouverte le 30 novembre à Dubaï. Photo: reuters

D’année en année, les conséquences du dérèglement climatique sont de plus en plus prégnantes. La température moyenne de la Terre a augmenté de 1,4 °C par rapport à la période préindustrielle et cette année 2023 aura été la plus chaude depuis 1850, selon le rapport publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à l’occasion de l’ouverture de la COP-28.

Des impacts de plus en plus lourds…

Cette augmentation de la température de la Terre se traduit par des phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent tous les continents. L’Europe et l’Amérique du Sud ont été confrontées à des sécheresses historiques alors que de nombreux pays d’Asie du Sud, d’Afrique ou d’ailleurs doivent faire face à des inondations spectaculaires. Les canicules à répétition ont provoqué des incendies de forêt aux États-Unis, au Canada et en Europe du Sud, ainsi qu’un phénomène de fonte des glaciers à l’échelle mondiale. Au Népal, plus d’un tiers des glaciers de l’Himalaya ont disparu au cours des trois dernières décennies, tandis qu’en Suisse, les glaciers ont perdu 10% de leur masse en seulement deux ans...

Au pôle Sud aussi, la situation est des plus préoccupantes puisque d’ici la fin de l’année, la banquise devrait être amputée d’une superficie d’environ 1 million de km2, soit un peu plus que la France et de l’Allemagne réunies. Cette semaine, le A23a, le plus grand iceberg du pôle Sud, d’une superficie de 4.000 km2, a commencé à se déplacer vers l’océan, pour la première fois depuis trois décennies.

Pour le président américain Joe Biden, le changement climatique n’est pas seulement un fait incontestable, il constitue une menace existentielle pour l’humanité.

«Les preuves sont irréfutables. Le changement climatique crée une menace existentielle pour notre vie et notre économie. Il n’y a aucun signe d’amélioration. La question qui se pose est de savoir si cela peut empirer. Et pour cela, il suffit d’écouter les scientifiques et les économistes qui sont unanimes à tirer la sonnette d’alarme… Les États-Unis et le monde entier font face à un danger imminent», a-t-il déclaré. 

Pour cette année qui s’achève, les émissions de gaz à effet de serre sont supérieures de 1,2% à ce qu’elles ont été en 2022. D’ici à 2030, elles devraient dépasser de 22 gigatonnes le seuil au-deçà duquel le réchauffement de la Terre pourrait encore être limité à 1,5°C. À ce rythme, d’ici la fin du siècle, la planète aura gagné près de 3°C par rapport à la période préindustrielle…  

… et une question qui fâche

La COP-28 a débuté sur une note optimiste. En effet, les participants ont acté la création d’un fonds «pertes et dommages», avec une contribution initiale de plus de 500 millions de dollars, pour soutenir les pays les plus exposés au changement climatique. Ce fonds devrait permettre de collecter chaque année des milliards de dollars pour aider les pays les plus pauvres à résister aux conséquences du changement climatique et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Cette question du financement des pays les plus fragiles étant a priori réglée, les participants à la COP-28 vont pouvoir maintenant se concentrer sur deux autres questions absolument cruciales: celle des combustibles fossiles, qui sont la principale cause du réchauffement de la Terre et qu’il s’agit donc d’éliminer, et celle de la nécessaire transition vers des énergies vertes et renouvelables.

La COP-28 et ses principaux enjeux - ảnh 2Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Photo: AVI

S’agissant des combustibles fossiles, il est notoire que le sujet a longtemps été tabou pour bien des gouvernements, qui aujourd’hui doivent se rendre à l’évidence: s’il veut pouvoir maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C d’ici la fin du siècle,  le monde va devoir réduire ses émissions de 43% d’ici à 2030… C’est du reste l’une des clauses de l’Accord de Paris de 2015, mais il reste encore beaucoup à faire car l’urgence, elle, est bien réelle, comme l’a rappelé Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.

«Les dirigeants de ce monde doivent agir pour limiter le réchauffement de la Terre à 1,5 °C d’ici la fin du siècle, mais aussi pour protéger les populations des catastrophes climatiques et mettre fin à l’ère des combustibles fossiles. Nous avons besoin d’un engagement mondial pour tripler la production d’énergies renouvelables et fournir de l’énergie propre à tous d’ici à 2030. Nous avons besoin d’un engagement clair et fiable sur une feuille de route, notamment pour éliminer les combustibles fossiles!», a-t-il lancé. 

Cet appel sera-t-il entendu? Rien n’est moins sûr.  Cette question des combustibles fossiles est de celles qui fâchent, qui réveillent des conflits d’intérêt… Actuellement, l’Union européenne est à la tête du combat contre les combustibles fossiles, et elle souhaite entraîner le plus de pays possibles dans son sillage, mais ni les États-Unis, ni la Chine, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, se semblent disposés à suivre. Pour d’autres économies émergentes telles que l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie, la priorité doit aller aux énergies renouvelables… Les pays producteurs de pétrole, parmi lesquels les Émirats arabes unis, pays hôte de cette COP-28, sont sur la même ligne… Difficile, dans un tel contexte, d’imaginer que les 198 pays participants puissent trouver un consensus…     

 

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