Photo: Thê Lâp/TTXVN
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Entre 1964 et 1975, l’armée américaine a déversé sur le Vietnam plus de 16 millions de tonnes de bombes et d’engins explosifs, soit quatre fois la quantité utilisée durant la Première guerre mondiale... Beaucoup de ces engins exposifs sont restés enfouis et aujourd’hui, alors que les combats ont pourtant cessé depuis plus de 45 ans, ils constituent toujours une menace pour la vie de la population…
Les spécialistes estiment qu’il faudra des centaines d’années pour que le Vietnam puisse enfin être débarrassé de tous ces engins explosifs. L’État vietnamien, lui, a décidé de prendre le problème à bras-le-corps, et de faire du déminage l’une de ses grandes priorités. Aussi a-t-il signé la Convention sur l’interdiction ou la limitation de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination.
Le plan d’action national de réparation des dommages de guerre et de déminage d’avril 2010 a été suivi, en février 2019, d’un arrêté sur la gestion des opérations de déminage, opérations qui ont été facilités par la publication en avril 2018, d’une carte des zones susceptibles d’abriter des engins explosifs.
En mars 2019, deux colloques internationaux portant sur ce thème ont été organisés sous les auspices du Vietnam, l’un à New York, l’autre à Washington. Du 7 au 9 décembre 2020, en marge d’une Conférence internationale qui se déroulait à Hanoï, le ministère des Affaires étrangères a organisé une exposition intitulée «Les Vietnamiennes agissent pour la sécurité des terres vietnamiennes»…
Photo: Hô Câu/TTXVN
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Mais les bombes et les mines ne sont pas un problème propre au Vietnam. Loin s’en faut. Une bonne soixantaine de pays sont concernés. Les engins explosifs tuent 15.000 personnes chaque année, dans le monde. La réparation des dommages provoqués par les bombes, les mines et les guerres fait partie des objectifs du programme de développement durable de l’ONU jusqu’en 2030. C’est aussi une grande priorité du Vietnam en sa qualité de président du Conseil de sécurité de l’ONU en avril 2021, comme durant tout son mandat de membre non permanent du conseil.
En effet, lors des débats au Conseil de sécurité concernant la reconstruction post-conflit, le Vietnam a toujours souligné l’importance du déminage et de l’assistance aux populations impactées par les engins explosifs datant des guerres. Il a d’ailleurs fait une proposition allant dans ce sens lorsqu’il a été question de prolonger la mission des Nations Unies en Somalie.
Pour en revenir au débat du 8 avril 2021, il devrait permettre aux pays participants d’identifier les enjeux actuels du problème des mines, de partager des expériences et de trouver de nouvelles solutions plus efficaces.
Maintes fois évoqué par l’ONU comme étant un modèle pour les pays en voie de développement, le Vietnam s’illustre aussi pour ses actions de lutte contre les mines et de maintien de la paix. Son mandat 2020-2021 au sein du Conseil de sécurité de l’ONU lui permet de faire profiter le monde entier de son expertise dans tous ces domaines.