Lâm Phiên - Photo VOV
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À l’approche
de la fête khmère Ok Om Bok, toutes les pagodes de la province de Soc Trang
sont remplies de pirogues, pirogues qui sont décorées pour l’occasion. Son Sà
The et Lâm Phiên sont justement en train de mettre la dernière touche à la
pirogue de la pagode Day Tà Sua, une pagode qui se trouve dans le district de
My Tu. À chaque pirogue, des motifs et symboles spécifiques, nous explique Son
Sà The. Pour celle de la pagode Day Tà Sua, c’est une licorne à la proue.
« À
deux, on peut achever la décoration d’une pirogue en une semaine: trois jours
pour les bords, un jour pour la proue et un jour pour la poupe. La proue et la
poupe sont les parties les plus difficiles à décorer, car il faut faire en
sorte que les motifs soient tout à fait symétriques », nous dit Son Sà The.
Son Sà The
et son mari ont peint des dizaines de pirogues. À voir leurs oeuvres, on
comprend mieux à quel point la culture khmère est liée au boudhisme.
« Personne
ne travaille aussi bien qu’eux. Nous sommes très contents de leur travail »,
nous confie Thach Ho, un représentant de la pagode Day Tà Sua.
Son Sà The fait
partie de la troisième génération d’une famille qui pratique la peinture de
fresques et la sculpture dans les pagodes khmères à Soc Trang. À 14 ans, elle a
commencé à travailler sous la direction de son grand-père maternel, un artisan
de renom dans le delta du Mékong, et de sa mère.
« J’ai
commencé à apprendre le dessin à 8 ans et à 14 ans, je pouvais déjà dessiner,
mais mon temps était partagé entre l’école et la peinture », nous
raconte-t-elle. « Au début, c’était difficile, mais grâce au don et à la
passion, j’ai réussi à suivre la tradition familiale. »
Son Sà The - Photo VOV
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En 1995,
elle s’est mariée avec Lâm Phiên, lui aussi un apprenti de son grand-père
maternel. Le couple est invité partout pour réaliser différentes oeuvres
inspirées des livres canoniques bouddhistes. Lui est en charge de la sculpture
et elle, des fresques. Ensemble, ils créent des oeuvres originales saluées par
tous.
« J’aime
ce métier parce qu’il nous est légué par nos ancêtres », nous explique Lâm
Phiên. « J’ai commencé par la sculpture, puis par le dessin. Je peux
maintenant sculpter presque tout ce qu’on me demande de faire. »
On peut
retrouver les oeuvres de ce couple dans de nombreuses pagodes khmères du delta
du Mékong. Il n’est pas exagéré de dire que le couple aura contribué à la préservation
et au développement de l’identité culturelle des Khmers dans le Sud du Vietnam.