Nguyên Thi Truong
Giang est la doyenne du département radio et télévision à l’Académie nationale
de journalisme. Phan Quang fait partie de ses grands modèles. Aussi a-t-elle
compulsé des centaines d’articles à son sujet, qu’elle a ensuite rassemblés dans
un recueil.
Parler de Phan
Quang, c’est parler d’un administrateur créatif, mais surtout d’une plume énergique
qui a signé des litanies d’articles et d’essais en tous genres. Pour beaucoup,
il reste la grande figure tutélaire, sorte de patriarche admiré par plusieurs
générations. Il a du reste suscité beaucoup d’écrits sur sa personne. Il y a
ceux des écrivains Ngô Thao et Doàn Minh Tuân, ceux de l’académicien Hoàng
Trinh, ceux des journalistes Pham Quôc Toàn et Y Trang, pour ne citer que
ceux-là… Tous en arrivent à la même conclusion, à savoir que Phan Quang excellait
dans tout ce qu’il faisait, qu’il soit journaliste, écrivain ou traducteur, et
qu’il était d’un charisme rayonnant.
«J’ai découvert
le talent de Phan Quang en tant que traducteur des ‘Mille et une nuits’, l’un
de mes livres cultes», nous raconte le journaliste Bùi Hoàng Tam. «J’ai eu la chance
de le connaître personnellement lorsque je travaillais pour le journal ‘Nhà bao
và công luân’*. À l’époque, il était président de l’Association des
journalistes vietnamiens. Je garde précieusement les livres qu’il m’a offerts
et dédicacés.»
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Notre héros est présenté
sous différents angles dans ce livre qui lui est dédié. Si le poète Chê Lan
Viên met en avant «une attitude et un style professionnel», le journaliste
Hoàng Tùng, qui a été le supérieur hiérarchique de Phan Quang au journal Nhân
Dân (Le Peuple), évoque surtout un homme au courage physique avéré, qui
n’hésitait pas à braver les bombardements meurtriers de l’aviation américaine. Pour
sa part, le professeur Hà Minh Duc voit en Phan Quang un croisement intéressant
entre journalisme et littérature. Quant à Pham Quôc Toàn, le
journaliste, il salue un homme qui a su rester lucide et éveillé, qui continue
de s’instruire malgré son âge avancé. Mais pour Truong Công Hoà, lui aussi
journaliste, Phan Quang reste «le» modèle par excellence.
«Phan Quang a
beaucoup de lecteurs fidèles», nous dit-il. «Certains collectionnent ses écrits
depuis des dizaines d’années. Ce recueil de textes est un bel hommage qui lui
est rendu. Pour nous autres journalistes, Phan Quang, c’est un peu comme le
tronc d’un grand arbre multiséculaire dont nous serions les ramifications.»
Aujourd’hui, à 90
ans, l’ancien président de VOV reste encore «à l’écoute», au sens propre comme
au sens figuré.
«La plus grande
partie de mon existence est liée à VOV. Je suis persuadé que la radio joue un
rôle irremplaçable dans la société moderne. Cela étant, si elle veut attirer
les auditeurs, elle doit absolument se moderniser pour s’adapter au goût du
public», nous dit-il.
«Phan Quang - 90
ans de vie, 70 ans de carrière» ne nous présente pas seulement une plume illustre,
mais également l’une des grandes figures de proue du journalisme vietnamien.
*Journalisme et
opinion publique