Nous sommes à Mê Sang, un district rattaché à la province de Prey Veng, au Cambodge. Dès qu’il a su qu’une délégation de médecins de la province vietnamienne de Dông Thap allait venir, Ri Da Bôt s’est précipité. Mais il n’est pas le seul. Loin s’en faut puisqu’en tout, ce sont près de 1.500 personnes qui ont fait le déplacement. Principal soutien d’une famille en difficulté qui compte cinq membres, Ri Da Bôt tombe malade très souvent. Aussi se réjouit-il de l’arrivée des médecins vietnamiens:
"Les médecins vietnamiens offrent des consultations gratuites. Ils sont très professionnels. J’aimerais qu’ils fassent de même dans l’ensemble du pays" , nous dit-il.
Récemment, une délégation de médecins volontaires de la province vietnamienne d’An Giang a ainsi offert des consultations gratuites aux patients déshérités des provinces cambodgiennes de Ta Keo et de Kan Dal. Rien que dans la province de Ta Keo, en l’espace de 3 jours, ce sont près de 70.000 patients qui ont ainsi été pris en charge.
"Les médecins vietnamiens sont très dévoués. Je suis très reconnaissante au gouvernement vietnamien d’avoir envoyé ces médecins volontaires au service des personnes dans le besoin" , nous confie Sa Run So Phiep, une patiente.
Situé dans la province de Kampot, Co To Cau est un hameau pauvre et difficile d’accès. La venue d’une délégation de médecins et de gardes-frontière de la province vietnamienne de Kiên Giang a été une grande joie pour les patients nécessiteux. Heng Tuoch est veuf. Sa femme est morte d’un cancer, le laissant seul avec deux enfants. Lui-même est aussi très malade. Quant à ses enfants, ils ne peuvent pas aller à l’école.
"Les médecins sont très dévoués. Ils nous offrent des consultations et nous distribuent des médicaments, gratuitement. Ils font de leur mieux pour prendre soin de nous", nous explique-t-il.
Le jumelage entre les provinces vietnamiennes du delta du Mékong et certaines provinces cambodgiennes date de la chute des Khmers rouges, il y a donc de cela une quarantaine d’années. C’est justement dans le cadre de ce jumelage que s’inscrivent toutes ces consultations et ces distributions de médicaments. Le but? Aider les provinces cambodgiennes à se développer.
La ville de Cân Tho est jumelée avec les provinces de Kamphong Cham et Kampong Speu. Chaque année, le service municipal de la Santé envoie des médecins volontaires vers ces deux localités.
"Les médecins volontaires vietnamiens sont très appréciés par les Cambodgiens. Leurs visites contribuent à l’amitié et à la solidarité entre les deux peuples", estime Truong Thi Minh Thu, présidente du syndicat du service de la Santé de Cân Tho.
Ces consultations médicales offertes par les médecins vietnamiens contribuent bien sûr à améliorer la qualité de vie des Cambodgiens. Mais elles contribuent aussi à renforcer les liens entre les deux pays.