Nông Viêt Toai (photo Cong Luan/Thuy Kieu)

C’est par le biais de la littérature française que Nông Viêt Toai, de son vrai nom Nông Dinh Hân, un Tày de Bac Kan, a découvert sa raison d’être.

«C’était en 1963, je suivais la première formation jamais organisée par l’Association des écrivains. J’ai vu alors dans la bibliothèque un roman de Guy de Maupassant traduit en vietnamien», nous raconte-t-il. «En le lisant, je me suis dit que moi aussi, je serais tout à fait capable de raconter des histoires semblables dans ma langue d’origine. Plus tard, j’ai été engagé dans la troupe artistique du Viêt Bac, j’ai aussi collaboré avec la zone autonome et la revue artistique du Viêt Bac. Toutes ces activités m’ont conforté dans ma volonté d’écrire en langue Tày».

Auteur de quatre recueils de poèmes, Nông Viêt Toai a aussi traduit en Tày des chansons en vietnamien et écrit des paroles sur des airs traditionnels Tày et Nùng, communautés ethniques très proches l’une de l’autre. Les mélanges entre les ethnies ne l’effraient pas, bien au contraire.

«Certains m’ont dit que les Tày deviendraient dans cent ans exactement comme les Kinh. Je ne partage pas cet avis. Dans cent ans, ils ne seront pas Kinh. Les Tày auront certes subi des influences de cette communauté majoritaire, mais garderont quand même leur identité», prévoit-il.

Nông Duc Toai a écrit de nombreuses nouvelles portant sur sa région et sa communauté, qui sont restées des références pour tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur les Tày. Duong Khâu Luông, président de l’association des Lettres et des Arts de Bac Kan, l’apprécie beaucoup.

«Nông Viêt Toai est un monument de la littérature des minorités ethniques et un exemple pour les jeunes, de par sa passion, son application, sa modestie et sa simplicité. Malgré son âge avancé, il garde une plume passionnée», commente-t-il.

En plus d’écrire, Nông Viêt Toai a collectionné des chants populaires, des contes anciens, des proverbes Tày et d’autres ethnies. Il est également l’auteur d’un dictionnaire Tày-Vietnamien.