Pour les Vân Kiêu, la fête du riz nouveau est l’une des plus importantes festivités de l’année. Photo: sggp.org.vn

Après avoir terminé la dernière récolte de l’année, les Vân Kiêu préparent des offrandes pour remercier les divinités d’avoir béni leurs champs, comme l’indique Hô Phuong, chercheur en culture.

«Après la récolte, qui a lieu souvent au début du mois de décembre, les familles Vân Kiêu organisent la fête du riz nouveau en invitant leurs voisins et leurs proches. Après quoi, ils s’offrent un long congé bien mérité avant de revenir au champ pour préparer la nouvelle saison agricole», dit-il.

Les offrandes comprennent des épis de riz, du poulet, du porc et d’autres aliments. Photo: sggp.org.vn

Parmi les offrandes, il y a évidemment des épis de riz. Et quoi d’autre? Hô Nha, un Vân Kiêu domicilié dans le district de Dakrông, nous donne la réponse.

«On choisit des épis contenant des grains gros et ronds. Le tri des épis est d’une importance capitale, puisqu’on célèbre le génie du riz, aux côtés d’autres divinités et de nos ancêtres. Mais les offrandes comprennent également du poulet, du porc et d’autres aliments», indique-t-il.

Rien ne peut ébranler la confiance des Vân Kiêu en leurs divinités. Les familles ayant eu de belles récoltes les remercient de leur générosité. Quant à celles qui ont eu moins de chances, elles présentent des offrandes en quantité encore plus importante pour solliciter leur bénédiction lors des prochaines récoltes, nous fait savoir Hô Van Hoà, un autre Vân Kiêu.

«Si par malheur, on constate des érosions au champ ou que le riz et le maïs sont emportés par les eaux, on doit alors sacrifier une chèvre pour s’excuser auprès des divinités, afin qu’elles nous pardonnent les péchés que nous avons commis, et pour les prier de nous apporter une meilleure saison agricole plus abondante», précise-t-il.

Autrefois limitée au cadre familial, la fête du riz nouveau est désormais organisée au niveau du village. Toutes les familles apportent leurs contributions, en fonction de leurs moyens. Cependant, quelle que soit l’offrande apportée, du riz, un poulet, un cochon, une chèvre, un bœuf ou un buffle, cette offrande doit être un produit de la famille contributrice…

Pour l’organisation, les tâches sont clairement réparties entre hommes et femmes. Les premiers vont capturer des poissons ou chercher du miel dans la forêt tandis que les secondes vont chercher du bois et de l’eau, et cueillir des légumes pour préparer le repas d’offrandes.

La fête a lieu au matin. La partie rituelle dure une quarantaine de minutes sous la direction du patriarche villageois. Les habitants sollicitent alors la bénédiction des divinités pour leur terre, leurs plantes et leurs animaux, mais aussi pour leur santé, leur travail et les études de leurs enfants.

En ce jour de fête, les Vân Kiêu invitent beaucoup de monde à venir partager leur joie. Même si vous êtes seulement de passage, ils vous inviteront volontiers à table…

Les autorités provinciales voient dans cette tradition une aubaine pour le tourisme. Aussi encouragent-elles les villages à restaurer les rites anciens et à en faire l’une des principales attractions du tourisme communautaire local.