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Depuis des années, Lo Thi Son apprend des chants et des danses traditionnels aux jeunes de Nà Khum, son village, qui se trouve dans le district de Tam Duong. Bon pied, bon œil: ses 70 ans n’affectent ni sa force ni sa motivation...
«Pendant que je travaille au champ, j’invente de nouvelles paroles sur des airs anciens, que j’apprends ensuite aux jeunes. Maintenant, beaucoup de mes élèves sont capables de faire comme moi, ils chantent et dansent aussi très bien. Tant que ma santé me permettra, je continuerai de chanter et de danser. C’est motivant!», partage-t-elle.
Les Lu vivent de l’agriculture. Ils élèvent du bétail et des volailles en petite quantité. Presque toutes les familles possèdent un métier à tisser. Selon la tradition, les filles Lu doivent apprendre à tisser et à broder, afin de pouvoir confectionner des habits pour leur futur mari et les autres membres de leur future famille. Elles peuvent ainsi fabriquer des vêtements, des écharpes mais aussi des sacs…
Les vêtements féminins des Lu sont assez élégants. Le plus récurrent est un haut de couleur indigo, avec le pan gauche se rabattant sur le pan droit, et un nœud au niveau de la hanche, formé de passementerie multicolore. Les jours ordinaires, les femmes Lu portent une robe indigo simplement brodée. Les jours de fête ou lors de réceptions importantes, elles arborent une robe à deux couches avec des décorations en trois rangs, le premier étant composé de losanges, le second étant du tissu noir et le pan de la robe étant multicolore.
Lo Thi Son. Photo: VOV |
En 2021, la province de Lai Châu a adopté un plan de développement touristique lié à la préservation de l’identité culturelle des Lu. Diverses mesures ont été prises. Et Ban Hon, une commune rattachée au district de Tam Duong, s’est montrée particulièrement dynamique. L’an dernier, elle a accueilli plus de 30.000 touristes vietnamiens et étrangers. Tao Van In, le secrétaire adjoint du comité communal du Parti, s’en félicite.
«Nous sensibilisons les cadres et les habitants à l’importance de sauvegarder les valeurs culturelles traditionnelles. Nous comptons surtout sur l’engagement des maîtres artisans, des patriarches villageois et des personnes influentes pour promouvoir ces valeurs, et contribuer ainsi à créer un environnement de vie sain favorable au développement économique et donc à l’élévation du niveau de vie de la population», affirme-t-il.
Si les Lu restent aussi attachés à leurs traditions, c’est grâce en partie au soutien des autorités provinciales, comme l’indique Trân Manh Hùng, directeur adjoint du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province de Lai Châu.
«Nous avons inscrit les fêtes des Lu sur la liste des évènements bénéficiant d’un soutien financier, soit pour leur organisation, soit pour leur restauration. Nous avons également ouvert des classes pour enseigner certains métiers artisanaux traditionnels et l’écriture ancienne. De plus, les troupes artistiques villageoises reçoivent des allocations, et nous aidons les maîtres artisans à obtenir une reconnaissance au niveau national, ce qui les encouragera à poursuivre leur transmission de savoir aux jeunes générations», explique-t-il.
Les Lu ne sont que l’une des 20 communautés ethniques que compte la province de Lai Châu. En préservant leur identité culturelle, ces communautés attirent de plus en plus de touristes et leur niveau de vie s’améliore d’année en année.