Nicolas Dervaux, représentant de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam. Photo: Duc Quy/VOV5 |
Il y a le cinquième festival du film d’amour, qui est en décentralisation avec la Belgique. Cinq films sont prévus cette année. Nous attendons les autorisations pour pouvoir l’organiser, peut-être au cours du mois de décembre ou bien dans le cadre des fêtes de la Francophonie, en mars 2022. Nous verrons en fonction de la situation. Je note également la décentralisation du Fespaco qui est un festival de cinéma important en Afrique de l’Ouest. Nous l’organisons avec nos collègues des autres ambassades francophones. Cet événement devrait se tenir à la mi-décembre également avec la présence de plusieurs films africains. C’est un projet qui nous tient fort à cœur parce que nous suivons le Fespaco depuis sa création. Je note aussi le Festival du film francophone que nous organisons avec les autres partenaires francophones.
L'affiche de la Journée de la littérature belge francophone 2021 au Vietnam (Source: wbi.be) |
Et puis ce vendredi 3 décembre à Hanoi, la Journée de la littérature belge francophone 2021 au Vietnam aura lieu à la Bibliothèque nationale avec la présentation de planches de bandes dessinées du célèbre dessinateur belge francophone Dany et de deux ouvrages de deux auteurs très connus qui sont traduits en vietnamien.
Comment voyez-vous la coopération universitaire entre la Belgique francophone et le Vietnam?
C’est une des pièces maîtresses de notre coopération bilatérale puisque des institutions universitaires, tant vietnamiennes que de Wallonie-Bruxelles, sont en contact permanent depuis 25 ans. Le but était de les faire se connaître et de leur permettre d’échanger en termes de connaissance et d’expertise sur plusieurs sujets. Depuis 25 ans, au niveau des bourses par exemple, qui est l’indicateur le plus intéressant et le plus important en termes d’échange, il faut signaler que plus de 800 échanges ont pu être organisées entre le Vietnam et la Wallonie-Bruxelles. Outre évidemment les échanges d’expertise, les séminaires, les colloques, les rencontres organisés au sein de nos universités mais aussi des établissements vietnamiens...
Maintiendrez-vous les bourses pour les stagiaires, les enseignants, les chercheurs et les étudiants vietnamiens francophones malgré la crise sanitaire?
La situation sanitaire ne nous a pas empêchés de continuer le programme de bourses. Plusieurs boursiers vietnamiens sont venus à Wallonie-Bruxelles et ont obtenu leur visa. Nous avons en ce moment encore une boursière qui est à Bruxelles et une autre boursière qui est en instance de départ, pour aussi l’Université libre de Bruxelles. Donc, nous continuons ce programme malgré la pandémie, avec des mesures de sécurité évidemment, mais pour permettre de ne pas arrêter cette dynamique vertueuse de nos étudiants, chercheurs, professeurs, docteurs et stagiaires.
La santé a toujours été l'un des domaines phares de la coopération entre Wallonie-Bruxelles et le Vietnam au cours de ces 25 dernières années. À votre avis, quels sont les projets les plus marquants dans ce domaine?
Incontestablement, le projet le plus important est le programme de formation des centres médicaux du Vietnam au niveau de la médecine de famille. C’est un projet qui dure depuis 10 ans, que nous avons lancé avec l’Université de Liège et le docteur Gillet, qui regroupe quatre centres universitaires et plusieurs hôpitaux et centres médicaux sur tout le Vietnam. Nous continuons et nous rajoutons des volets comme la pharmacie, la kinésithérapie mais également la psychiatrie infantile qui est la psychiatrie orientée vers la santé mentale des enfants. Nous voulons rajouter ce volet-là aux volets de première ligne. Et je citerai pour terminer un volet plutôt entre la recherche et l’économique, c’est le développement des thérapies cellulaires.
Quelles sont les initiatives lancées par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour aider le Vietnam dans la lutte anti-Covid-19?
D'abord c'est le Vietnam qui nous a aidés dans un premier temps puisque l'Europe, au début de la pandémie, certes, ne trouvait ni matériel ni masques. Le Vietnam nous a fourni un certain nombre de biens de première nécessité que nous ne trouvions plus en Belgique francophone. Je souhaitais en profiter pour remercier le Vietnam pour son aide, mais le dynamisme s'est inversé. Wallonie-Bruxelles a fait dons de deux respirateurs au Vietnam. C'est un petit geste dans la première phase de la pandémie. Je noterai aussi la recherche concernant l'amélioration dans la filière de la vaccination. Nous jouons sur deux tableaux: la mise de la disposition des vaccins dans le cadre du programme Covax. Mais Wallonie-Bruxelles s'inscrit plus dans le domaine de la formation. Nous développons notamment avec la société Universels mais aussi la société JSK qui est une société pharmaceutique très connue en Wallonie-Bruxelles des programmes d'études et de formation. Je noterais aussi l'adaptation de notre programme de travail pour ne pas arrêter le dynamisme de nos 26 programmes de coopération actuels.
25 ans de coopération entre le Vietnam et Wallonie-Bruxelles: Amitié,
Solidarité et progrès |
Vous êtes au Vietnam depuis une dizaine d’années. Comment voyez-vous la vie et les changements ici?
Avant d'être représentant du gouvernement wallon et la Fédération de Wallonie-Bruxelles, je suis un Vietnamien de cœur. J'ai eu l'occasion de découvrir il y a 10 ans le Vietnam et votre pays m'a fasciné dès le départ parce qu’outre la gentillesse, l'accueil que j'ai pu avoir partout, il y a tellement de belles choses à découvrir au Vietnam… J'ai pu voir votre pays évoluer en 10 ans. La qualité des infrastructures, de l'enseignement et de la formation, des jeunes, des infrastructures touristiques et du réseau de la santé a beaucoup évolué de jour en jour, de mois en mois, d'année en année. On voit avec la pandémie avec quelle intelligence le Vietnam a mis en place une gestion efficace, d’ailleurs reconnue comme telle par l'Organisation mondiale de la Santé. Le Vietnam est vraiment un modèle dans la lutte contre la pandémie. J'essaie toujours auprès de mes amis belges et européens de dire «Si vous souhaitez visiter un pays d'Asie, venez au Vietnam. Venez découvrir ce beau pays du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, il y a tellement de belles choses à découvrir, tellement de sourires à apercevoir, tellement de gentillesse à prendre...». À chaque fois que je quitte le Vietnam pour retourner en Europe, j'ai le cœur serré. À chaque fois que je reviens, il y a l'odeur lorsque l'on sort de l'avion… On se sent chez soi… Je continuerai d'apprécier et voir le pays évoluer toute ma vie, je pense.