Photo fournie par Félix-Antoine Morin
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Comme il fait vraiment très froid pendant l’hiver, au Canada, je pars en général pour un autre pays … Et cette année, je suis donc parti au Vietnam. Pourquoi le Vietnam? Tout simplement parce que je suis tombé sur un enregistrement de gongs vietnamiens et que cet enregistrement, je l’écoute tout le temps… Et puis le Vietnam, c’est un pays qui est extrêmement varié. Il y a des montagnes, des rivières, des grottes… Moi, je suis allé au Nord pour aller à la rencontre des Co Tu, des Lô Lô noir et rouge. J’y suis resté 3,4 jours avec un guide qui m’a aidé à dialoguer avec les habitants...
Félix-Antoine Morin a donné deux concerts indépendants dans les deux des grottes de Phong Nha-Ke Bang (Photo: Félix-Antoine Morin)
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Est-ce qu’au Vietnam, vous avez fait ce que vous aviez fait en Inde en 2013, pour Jeu des miroirs de Kali, en vous basant sur vos enregistrements?
Oui, mais d’une autre manière, complètement différente! Au Vietnam, je suis effectivement parti avec un micro, mais dans une démarche toute autre. Je pense à Phong Nha, par exemple. Il y a beaucoup de grottes, tout autour. Alors forcément, pour un électroacousticien comme moi, c’est très intéressant. C’est un environnement dans lequel il y a une qualité de réverbération assez exceptionnelle, quand même... Je m’en suis donné à cœur joie… Et puis j’ai fait deux concerts là bas, un dans la grotte du Paradis et un autre dans celle de l’éléphant. Il n’y avait pas beaucoup de monde, évidemment, mais c’était quand même une sacrée expérience… Il y a aussi d’autres spectacles que j’aurais dû faire, avec trois danseuses, mais qui ont été annulés. Quoi qu’il en soit, j’aimerais vraiment revenir ici, au Vietnam: je suis complètement tombé sous le charme de ce pays!
Est-ce qu’il vous a été difficile de trouver un public, au Vietnam? Je veux dire un public capable de rester des heures…
Ça a été une surprise vraiment agréable. Pour mon installation à Hanoi, j’ai dû faire deux représentations tellement il y avait de monde. Les organisateurs avaient peur qu’il n’y ait pas beaucoup de monde à cause du coronavirus, mais finalement, la galerie était pleine à craquer… J’ai fait une performance de 9 heures, ce jour là ! Le lendemain quand j’ai ouvert la galerie, il y avait déjà des gens qui attendaient pour entrer… Honnêtement, je ne sais pas si j’aurais eu un tel succès à Montréal… Mon seul regret, c’est de ne pas parler vietnamien : ça m’aurait permis de rester en interaction avec le public.
Félix-Antoine Morin a étudié les arts visuels à l’Université du Québec à Montréal et la musique électroacoustique au Conservatoire de Montréal. En 2008, il a remporté le prix JTTP et en 2012, le prix Joseph S.Stauffer du Conseil des Arts du Canada. Il est également membre fondateur du label Kohlenstoff Records.