«The symphony wins», le nouveau film de François Bibonne qui croise sport et musique traditionnelle du Vietnam

Phuong Anh
Chia sẻ

(VOVWORLD) - Après l’immense succès de son premier documentaire sur la musique classique vietnamienne «Once upon a bridge in Vietnam», le réalisateur français d’origine vietnamienne, François Bibonne, s’est lancé dans une nouvelle aventure. Son second projet cinématographique «The symphony wins», coécrit avec son ami Louis Suter, porte sur le football au Vietnam, tout en y incorporant de la musique traditionnelle vietnamienne. Depuis Paris, le jeune réalisateur a accordé cette interview à VOVworld pour nous dévoiler son nouveau projet mais surtout les raisons qui l’ont motivé à réaliser des films axés sur le Vietnam.

«The symphony wins», le nouveau film de François Bibonne qui croise sport et musique traditionnelle du Vietnam - ảnh 1François Bibonne, le réalisateur d'"Once upon a Bridge in Vietnam", un documentaire sur la musique vietnamienne

Mon premier coup de foudre cinématographique, ça a été au Vietnam. En 2020, quand j’étais bloqué au Vietnam pendant le Covid, j'ai commencé à filmer pour la première fois avec une vraie caméra. C’est là que j'ai eu un coup de foudre parce que je me suis rendu compte que j'adorais filmer et que je voyais la réalité différemment à travers les images que je faisais. Je trouvais que le Vietnam était très ciné-génique et je voyais des choses très belles qui me rendaient vraiment très heureux. Et puis j'ai fait un film sur la musique classique vietnamienne: «Once upon a bridge in Vietnam». Au fur et à mesure, les médias vietnamiens m'ont accompagné dans le projet qui a pris de plus en plus d'ampleur. Aujourd'hui, je fais beaucoup de projections avec ce premier film et ça me motive pour la suite.

«The symphony wins», le nouveau film de François Bibonne qui croise sport et musique traditionnelle du Vietnam - ảnh 2Photo: François Bibonne

VOVworld: Après avoir exploré la musique classique vietnamienne dans votre premier film, vous vous êtes tourné vers le football au Vietnam pour votre deuxième projet. Comment est née l'idée de ce projet?

Il y a presqu’un an, une amie qui était allée au Vietnam m’a dit que c'était le sport le plus populaire là-bas. Tout le monde connaissait Zidane, par exemple, ou regardait les matchs, même ceux de la France. J'ai alors commencé à me questionner sur le football. Ensuite, j'ai appris l’existence de Philippe Troussier, le coach français qui entraîne l'équipe nationale. J'ai commencé à avoir pas mal d'éléments comme ça sur le lien France-Vietnam à travers le foot. J'ai commencé à faire des recherches et j'ai vu qu'en plus, il y a les Jeux Olympiques qui arrivent. Ensuite, j'ai aussi eu des échos de l'équipe féminine qui a participé à la Coupe du monde. Beaucoup de gens ont parlé de l'équipe féminine de football du Vietnam. Tout ça, ça m'a permis de commencer à m'intéresser au Vietnam à travers le foot. Après, j'ai eu cette idée de continuer de faire quelque chose avec de la musique pour essayer de faire quelque chose d'assez créatif et original en reliant football et musique.

«The symphony wins», le nouveau film de François Bibonne qui croise sport et musique traditionnelle du Vietnam - ảnh 3Photo: François Bibonne

VOVworld: Le titre de votre film est "The Symphony Wins". Pourriez-vous expliquer le choix de ce titre particulier?

C'est une démarche artistique. C'est vraiment pour relier la musique et le sport. «Symphonie», c'est la musique, et «Wins», c'est l'idée de gagner, donc c'est le sport. Et comment ces deux univers peuvent s'aider pour briller? Par exemple, je pense au rythme, qui est quelque chose qu'on retrouve dans le football et dans la musique aussi. Et donc, «Symphonie wins», c'est aussi l'idée que le football, la musique permettent de fédérer le Vietnam ou les sociétés en général, et que l'idée de victoire, c'est aussi le fait de jouer ensemble. Ça peut être jouer ensemble de la musique ou du sport. En fait, c'est être heureux. Donc, ce n'est pas forcément l'idée du résultat final, de gagner, mais c'est surtout le fait de jouer ensemble. C'était cette idée derrière le titre.

«The symphony wins», le nouveau film de François Bibonne qui croise sport et musique traditionnelle du Vietnam - ảnh 4Photo: François Bibonne

VOVworld: Pourriez-vous nous donner un aperçu de la trame narrative de "The Symphony Wins"?

J’ai commencé à tourner le film à Hanoï en m'intéressant à l'équipe nationale. Ça commence avec elle, les entraînements, les entraîneurs et puis l'audience, le public hanoïen. Et progressivement, c'est comme une aventure. On commence à aller dans les campagnes où on peut voir des matchs de foot qui sont joués par des amateurs, des clubs locaux ou même des gens qui ne sont pas forcément vietnamien non plus. C'est un peu comme le premier film, pour lequel j'ai commencé par filmer l'orchestre de Hanoï. Par la suite, j'étais parti plus dans la nature. Là, c'est un peu pareil, c'est cette même démarche. Mais je n'ai pas terminé le tournage du film. Donc la trame n'est pas encore finie.

VOVworld: En rencontrant des passionnés de football dans différentes localités, notamment l'équipe nationale du Vietnam, avez-vous vécu des moments émotionnels marquants?

Oui, j'ai eu beaucoup de ces moments. On va dire qu'au début, j'ai eu la chance de voir un match entre l'équipe de Hanoï Công An, Hanoï Police et Hanoï FC. J'ai été assez impressionné par l'audience. Il y avait beaucoup d'ambiance. Il y avait aussi des supporters qui jouaient du tambour dans les gradins. Ça m’a encore donné envie d'étudier la musique, parce qu’elle était très présente dans le match. Sinon, mes moments les plus marquants, ce sont quand même les voyages, parce que c’était la première fois que j’allais à Kon Tum et à Pleiku. C'est là où j'ai à la fois rencontré à la fois des ethnies qui jouent au foot et des musiciens locaux. C'était vraiment très émouvant.

«The symphony wins», le nouveau film de François Bibonne qui croise sport et musique traditionnelle du Vietnam - ảnh 5Photo: François Bibonne

VOVworld: Votre film explore la fusion entre le sport et la musique, en incorporant la musique classique vietnamienne, notamment les gongs. Pourquoi avez-vous décidé d'intégrer cet élément musical dans le film?

Quand j'ai terminé mon premier film, j'avais envie d'en apprendre plus sur la musique vietnamienne. Du coup, j'avais envie d'aller plus vers le centre du Vietnam pour rencontrer les ethnies qui jouent du Gong. Mais je n'avais pas encore fait ça. Même si je réalisais un film sur le foot, je voulais continuer cette recherche sur la musique et je me suis dit que c'était cohérent parce que j'ai besoin de musique pour faire mon documentaire sur le foot, il y a encore cette idée de rythme. Pour moi, le foot, c’est aussi une sorte de musique percussive, pour faire une métaphore. Ça me permet cette idée de rythme et je trouve ça très créatif.

VOVworld: Qu'est-ce qui vous a particulièrement plu et intéressé dans ce projet?

Je suis très curieux et je ne connais pas beaucoup le foot, même si je suis français. Déjà, ça me permet de mieux connaître l'univers du foot. Je trouve que c'est très intéressant. Le milieu du sport aussi. Je pense que ce qui me motive, c'est encore le fait que c'est le sport le plus populaire au Vietnam et dans le monde. Mais personne n'a vraiment fait un documentaire sur le foot au Vietnam en tant qu'étranger. Donc, je trouve que c'est très motivant d'être le premier à avoir cette démarche. Et puis, il y a encore cette idée, vraiment, d’une démarche artistique pour faire quelque chose de très beau avec le foot.

VOVworld: Avez-vous déjà réfléchi à un éventuel troisième projet cinématographique sur le Vietnam et avez-vous une idée du thème que vous pourriez explorer?

Oui, j'aimerais bien faire un troisième épisode sur la mode vietnamienne, le fashion system, tout ce qui est lié au luxe, à la couture. Je trouve que c'est très intéressant et ça serait aussi très, très beau à filmer. Je pense que j'utiliserai encore la musique parce que les vêtements sont beaucoup utilisés dans la danse aussi. Il y aurait quelque chose à faire là-dessus.

Feedback