Dans l’atelier de chaudronnerie, le professeur Hô Si Khuong apprend à ses étudiants la technique de découpage d’une tôle. Le découpage du métal est l’une des 4 filières ayant bénéficié des assistances de l’AFD, les trois autres étant le soudage, l’électricité industrielle et de la maintenance automobile. Hô Si Khuong, qui est également le chef-adjoint du département de mécanique, apprécie énormément ces assistances, qui, depuis un an qu’elles sont dispensées, font considérablement avancer le travail.     

"Les équipements sont modernes", nous dit-il. "Tous ont été importés d’Europe, d’ailleurs. Je dois dire que depuis un an que les formations pilotes sont en place, le niveau a beaucoup progressé. Il y a tout un aspect technique, bien sûr, mais aussi un volet comportemental qui est très utile puisqu’il s’agit de travail en équipe, de respect des règles de sécurité, de capacité d’encadrement, de protection de l’environnement…"

 Dans le cadre de ce projet dont la mise en œuvre est prévue pour durer trois ans,  l’école recevra des équipements pédagogiques et les programmes de formation. Elle se verra aider pour tout ce qui concerne la gestion et la formation des enseignants.

"En 2017, tous ces équipements, dont le coût total est quand même estimé à 6 millions d’euros, ont été installés. Les programmes de formation nous ont été transférés et les formations pilotes ont également démarré, avec nos trois premières classes", nous indique Pham Ngoc Vinh, recteur par intérim de l’Ecole supérieure de mécanique et d’agriculture.    

Lors d’une visite à l’école le 7 mars dernier, Fabrice Richy, le directeur de l’AFD au Vietnam, s’est déclaré  satisfait des résultats obtenus pour la première phase du projet.  

"Moi, je suis impressionné d’abord par la qualité des équipements, par le nombre d’étudiants et par l’investissement des équipes de Direction et de professeurs de l’école dans le projet. Ce qui est très intéressant que le directeur de la formation permanente a signalé c’est le fait que ce projet n’est pas simplement un projet d’investissement mais c’est un gros travail de formation et d’accompagnement technique entre les centres français de formation professionnelle et les centres vietnamiens de formation professionnelle, donc on en est particulièrement fier", nous confie-t-il.

"Un tel projet de formation professionnelle profite aux étudiants et à l’école mais également aux employeurs", a estimé Vu Thi Nhinh, directrice des ressources humaines de la société de mécanique de précision no 1, une entreprise à capital 100% taïwanais qui embauche chaque année un bon nombre de diplômés de l’Ecole supérieure de mécanique et d’agriculture.  

"Avant, si on voulait une main d’oeuvre qualifiée, il fallait aller la chercher dans les grandes villes comme Hanoi ou dans les provinces avoisinantes", nous raconte-t-elle. "Maintenant, on peut recruter sur place. Les jeunes qui sortent diplômés de cette école ont reçu  une formation de qualité et ils sont à même de travailler sur des équipements ultra modernes… Ce faisant, ils ont un profil qui correspond parfaitement à ce que recherchent les entreprises aujourd’hui."      

Des formations techniques et pédagogiques à l’intention des enseignants seront organisées à partir d’avril 2018 avec l’arrivée d’experts français, qui devraient également travailler sur le volet gestion.

Au terme de leur formation, les étudiants sont censés avoir un niveau de compétence équivalent à celui d’un BTS français. Ils peuvent en outre  recevoir un certificat émanant du CIEP et attestant de la conformité du cadre de qualification des formations vietnamiennes avec les standards français.

25 millions d’euro,  c’est le montant total que l’AFD injecte dans ce nouveau projet de formation professionnelle au Vietnam. Les 4 établissements bénéficiaires sont l’Ecole supérieure de mécanique et d’agriculture (Vinh Phuc), l’Ecole supérieure de Lilama 2 (Dong Nai), l’Ecole supérieure Viet Xo de Tam Diep (Ninh Binh) et l’Ecole supérieure de Dung Quat (Quang Ngai).