Guillaume Rondan: Je “Move To Asia” pour créer mon entreprise

Bui Thu Hang
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(VOVWORLD) - Voyager au Vietnam, en apprécier ses paysages et sa gastronomie, c’est une chose. Mais s’y expatrier, voire y monter une affaire, c’est une tout autre histoire. Survivre aux inévitables chocs culturels, franchir les barrières linguistiques, affronter les formalités administratives pour pouvoir s’installer en paix et créer son entreprise, c’est ce que Guillaume Rondan a fait. Prestataire de services dédiés aux expatriés au Vietnam et aux autres pays du sud-est asiatique, son entreprise Move To Asia a survécu et survit à tout, même à la crise sanitaire. Entretien.
Guillaume Rondan:  Je “Move To Asia” pour créer mon entreprise - ảnh 1Guillaume Rondan, fondateur de Move To Asia, prestataire de services d'expatriation | Photo: Move To Asia
Guillaume Rondan: J’avais déjà habité pendant quelque temps en Asie, plus précisément à Hongkong et au Cambodge. Et je suis allé au Vietnam en voyage. Hô Chi Minh-ville, Dalat, Nha Trang, Danang, Hôi An, Huê, Hanoï, la baie d’Halong… j’ai traversé le pays du Sud au Nord, en moto Win. Le pays m’a beaucoup plu. Après y avoir séjourné quelque temps, je me suis rendu compte des opportunités présentées qui m’ont conduit à m’y installer et à développer mon entreprise il y a quatre ans.

VOV: Quels ont été les premiers chocs culturels que vous avez vécus?

Guillaume Rondan: Du point de vue d’un touriste occidental, on est souvent émerveillé par les nouvelles choses qu’il y a dans ce pays. Le premier choc culturel quand on sort de l’aéroport, c’est le trafic. Il y a beaucoup de monde, avec des motos partout, et c’est très difficile de traverser les routes. Ce qui m’a surpris ensuite c’est une grande diversité entre manger un bon bol de nouilles pour moins de 1 dollar et boire un verre sur un rooftop pour 8-9 dollars, donc les prix de Paris à l’époque.

Il y a un bon mélange entre le côté traditionnel et la modernité, très bien représentée par les grandes mégalopoles en développement comme Hô Chi Minh-ville et Hanoï. Voilà les impressions des premières semaines.

Ensuite, quand on décide de vivre ici, il y a d’autres problématiques qui se posent comme par exemple «Comment obtenir un visa de longue durée?». Dans mon cas, j’ai très vite eu envie de monter une entreprise. Donc, les choses sont encore plus compliquées. «Comment payer les impôts?» «Comment embaucher les salariés?» «Comment mettre en place une vie à l’échelle du Vietnam?» J’ai rencontré des avocats et des conseillers auprès desquels j’ai appris comment les affaires fonctionnaient. J’ai également trouvé des personnes clefs qui pouvaient occuper des postes importants au sein de mon entreprise.

VOV: Quelle est la clientèle cible de Move To Asia?

Guillaume Rondan: Mon entreprise s’adresse à trois types de clients.

D’abord, il y a des personnes pas encore expatriées qui sont souvent des jeunes diplômés cherchant du travail. Il faut les accompagner en proposant une première formation en ligne pour les aider à trouver du travail.

Ensuite, il y a les entreprises souhaitant s’implanter en Asie et plus précisément au Vietnam. Il faut les accompagner au niveau légal, relationnel et aussi pour le business.

Enfin, il y a les investisseurs et les entrepreneurs ayant des biens immobiliers en France et qui sont intéressés par le Vietnam, une économie émergente qui présente une croissance importante.

VOV: Quels sont les services que vous proposez à chaque type de clients?

Guillaume Rondan: Pour la première typologie de clients, ils ont accès à une formation leur permettant de comprendre comment l’emploi au Vietnam fonctionne, d’avoir quelques clefs du chasseur de têtes pour prendre des raccourcis et faire des choses que personne ne fait. Ils ont aussi une liste d’entreprises au Vietnam à contacter.

Pour la deuxième typologie, prenons l’exemple d’une de ces personnes qui veulent vraiment s’installer ici. J’ai un chef d’entreprise qui a sa femme et trois enfants. Il veut venir au Vietnam pour monter une affaire. Il n’a pas vraiment besoin de se tracasser pour chercher un appartement, connaître comment créer une entreprise d’un point de vue légal. Donc, il signe une prestation et dans un ou deux mois, on les accueille ici et il faut tout préparer pour lui. Ça s’appelle un service de relocation.

Pour les investisseurs, il faut dispenser un accompagnement individualisé en fonction du profil de l’entreprise que la personne veut créer. À partir de mes expériences personnelles et du carnet d’adresses des personnes que j’ai autour de moi, je vais les mettre en relation et proposer une gamme de services et d’accompagnement dédié à la problématique du client.

Guillaume Rondan:  Je “Move To Asia” pour créer mon entreprise - ảnh 2L'équipe de Move To Asia

VOV: Votre équipe a combien de membres?

Guillaume Rondan: Il y a cinq personnes qui travaillent à temps plein pour Move To Asia.

Il y a un consultant qui a pour mission de comprendre les besoins du client, de cerner l’ensemble des problématiques et de proposer un plan d’action au client.

Comme mon entreprise est 100% dématérialisée et 100% en ligne, j’ai une équipe dédiée à la création du contenu sur Internet. Il y a un rédacteur, des traducteurs et un vidéaste.

Il ne faut pas oublier le réseau des partenaires de Move To Asia, qui sont des avocats et des agents immobiliers avec lesquels j’ai eu des coopérations réussies. Ces personnes m’informent précocement des changements au Vietnam et m’aident à interpréter l’information. Cet écosystème assure le bon fonctionnement de Move To Asia.

VOV: Votre siège social se situe à Hô Chi Minh-ville mais les aides ne se limitent pas au Vietnam. Votre expertise concerne également le Cambodge, le Laos, le Myanmar, la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines. Comment fonctionne votre entreprise pour couvrir autant de pays?

Guillaume Rondan: 80% des demandes que je reçois sont pour le Vietnam, le pays où je suis présent physiquement et que je connais mieux que les autres. Mais je commence à m’entourer de partenaires, parce qu’aujourd’hui, c’est très difficile de voyager en Asie du Sud-Est. Petit à petit, je déploie un réseau de partenaires en Asie du Sud-Est qui me représentent, et dans quelques années, j’espère développer des services avec eux.

VOV: Avec la crise de Covid-19, avez-vous été confronté à des difficultés?

Guillaume Rondan: C’est compliqué de travailler avec les restrictions de déplacement. Mais en travaillant avec des investisseurs qui ont un plan de travail sur plusieurs mois et plusieurs années, nous pouvons continuer à délivrer nos services correctement.

Évidement, quand il faut rencontrer des personnes dans un autre pays, idéalement, je préférai prendre un vol pour aller leur serrer la main, et disputer des potentiels de partenariat plutôt que de les avoir via Zoom ou emails. Ce sont des freins qui se posent pendant la crise sanitaire. Mais l’avantage pour moi, c’est que mon entreprise est déjà dématérialisée, j'ai l'habitude de travailler avec des personnes à distance, donc, nous avons moins de freins en rentrant en contact avec les autres et même en faisant signer des contrats à distance. Tout se fait par échange électronique.

VOV: Vous disposez d’une chaîne YouTube dans laquelle il y a des témoignages d’expatriés. On y voit aussi des retraités. Y-en-a-t-il beaucoup qui viennent vous demander des services?

Guillaume Rondan: Move To Asia est une entreprise qui propose des prestations, mais qui partage aussi des informations gratuites, des ressources, des interviews des personnes déjà installées en Asie. Les personnes à la retraite peuvent voir le dynamisme ici. Ce sont pour la plupart des personnes en couple et par le passé, sont déjà allées au Vietnam et aiment ce pays. Mais, la situation n'est pas encore claire pour les retraités au Vietnam parce qu’il n’y a pas encore officiellement des visas retraite. Dans la région, le Cambodge et la Thaïlande proposent déjà ce genre de visa. Peut-être un jour, le gouvernement vietnamien verra cette opportunité, car ce sont des personnes disposant de pensions de retraite à l’étranger et qui s’installent dans un autre pays pour simplement consommer.

VOV: Vous avez écrit le livre «7 erreurs à éviter en Asie» qui est à télécharger gratuitement sur le site Move To Asia. Parlez-nous un peu de cet ouvrage !

Guillaume Rondan: Dans ce livre, j’ai recensé les sept erreurs que j’ai commises en Asie. C’est un retour d’expériences personnelles et de leçons de vie de mon parcours en Asie. C’est mon état d’esprit quand je suis arrivé, il y a plein de choses que je ne connaissais pas. C’est difficile, au début, d’avoir des personnes de confiance autour de soi.

Je parle aussi de la partie investissement et business et j’explique comment faire pour acquérir des visas de longue durée, comment comprendre les avocats, etc.

Ce livre, disponible en français et en anglais, est effectivement à télécharger gratuitement sur mon site Internet.

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