Truong Thi Dông, de la communauté des Dao Thanh Y, fait partie des personnes ayant beaucoup d'expérience et d'enthousiasme pour le métier de broderie traditionnelle du peuple Dao. Photo: VOV

Âgée de 61 ans, Madame Dông parcourt quotidiennement une distance d'environ vingt kilomètres pour animer cet atelier, qui se tient quatre fois par semaine, les jeudis, vendredis, samedis et dimanches. Elle distribue à chaque apprentie une trousse d'outils comprenant des morceaux de tissus et des fils à broder. Au cours des leçons, les participantes apprennent à sélectionner le tissu, à harmoniser les couleurs et à manier les outils pour créer des motifs sophistiqués. Madame Dông prépare également des modèles sur de petits carrés de tissu et assiste chacune dans la manipulation de son aiguille.

Les apprenantes sont toutes novices, débutant leur initiation avec des techniques fondamentales telles que le calcul des pointes et des fils, ainsi que la réalisation de pointes longues et courtes. Triêu Thi Thùy a 18 ans. 

«Je suis inscrite dans cette classe depuis octobre. Les débuts ont été difficiles, mais après deux semaines, j'ai réussi à broder des motifs simples tels que les croix, les oiseaux et les feuilles. Je souhaite confectionner une tenue traditionnelle à offrir à ma mère. Cette classe est véritablement bénéfique pour tous ceux qui aspirent à perpétuer l'art de la broderie des Dao», partage-t-elle.

L'art de la broderie requiert une grande habileté et une persévérance soutenue. Chez les Dao en particulier, la beauté et la complexité des tenues reflètent l'esthétique et la délicatesse de chaque femme.

La classe de Mme Dông est un lieu de partage des femmes Dao,  Photo : VOV

Née au sein d'une famille Dao traditionnelle, Madame Dông a été élevée par sa grand-mère et sa mère, toutes deux véritables expertes de la culture Dao. Sa sœur, Truong Thi Quy, est une artiste aux multiples talents. Grâce à elle, Madame Dông a acquis une maîtrise des techniques de broderie les plus sophistiquées des Dao. Ses mains habiles sont capables de donner vie à des paysages vivants et poétiques sur les tenues traditionnelles. Animée par le désir de transmettre son savoir aux générations futures, Madame Dông enseigne la broderie depuis dix ans, se rendant dans différents hameaux pour partager son expertise. Un grand nombre de ses anciennes élèves sont aujourd'hui devenues ses assistantes. 

«Depuis 2013, je dispense des cours de broderie à domicile. Plus tard, le service de la Culture de la province de Quang Ninh m'a invitée à animer des ateliers de broderie, ce que j'ai accepté avec plaisir. Je suis comblée de voir la culture de mon ethnie perdurer et être valorisée. Pratiquement tout le monde sait broder, chaque famille possède au moins une tenue traditionnelle. C'est vraiment un signe encourageant», déclare Mme Dông.

Triêu Thi Thu, une apprenante âgée de 46 ans, partage son expérience: 

«Je ne manque aucun cours. Madame Dông nous explique patiemment toutes les techniques nécessaires. L'ambiance est conviviale. On s'entraide pendant le cours, mais aussi dans la vie. On se raconte de tout et partage des expériences champêtres par exemple.»

Selon Madame Dông, pour motiver la jeunesse à préserver le patrimoine culturel, il est essentiel de transmettre des connaissances, mais également de créer des valeurs ajoutées. Par exemple, si les femmes peuvent vivre de la broderie, elles seront nombreuses à s'y investir.