Photo Pham Thanh Mai
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Énergique, entreprenante, dynamique… Ce sont ces qualificatifs qui
reviennent le plus souvent lorsqu’on parle de Pham Thanh Mai, une jeune femme
de 24 ans, nantie d’une formation universitaire en psychologie de l’enfant et
de l’adolescent. Cet intérêt singulier pour les plus jeunes, c’est ce qui a
poussé Mai à accepter l’offre de France Volontaires et à venir passer neuf mois
en France, d’octobre 2017 à juin 2018, auprès de l’Arche, une association
internationale qui prend en charge des personnes souffrant d’un handicap
mental.
À noter que France Volontaires est une association qui en principe
envoie des volontaires français dans d’autres pays afin de participer à la
coopération au développement. Elle a été créée le 1er octobre 2009 sur la base
de l’Association française des volontaires du progrès (AFVP), à l’initiative
des pouvoirs publics et du monde associatif français. Tout récemment,
l'Association a décidé de faire également venir des volontaires étrangers en France.
C’est ce qui explique que Pham Thanh Mai ait pu ainsi venir.
«Ça lui a apporté énormément. Avant elle habitait chez ses parents
et quand elle est arrivée en France, elle a dû apprendre à se débrouiller toute
seule. Elle a gagné, elle me l'a dit, beaucoup de confiance en elle. Elle a
plus de facilité à parler aux gens», constate Xavier Bouzigues, chargé de
communication à l’Espace Volontariats Vietnam/Laos chez France Volontaires.
L’Arche accueille plus de 1.200 personnes dans des foyers
d’hébergement ou foyers de vie de petite taille, réunis en 33 communautés. Pham
Thanh Mai revient sur ses débuts en France.
«Au début, j’ai trouvé que la barrière la plus difficile était
celle de la langue. J'avais quand même obtenu un niveau B2 en français, mais
quand on est sur place, on se rend vite compte que ça ne suffit pas, qu’on a
quand même du mal à s’exprimer et à se faire comprendre. Et le pire, c'est que
je n'arrivais pas à distinguer les différents sentiments de mes interlocuteurs.
Je n’arrivais pas à savoir si les gens étaient contents ou non de mon travail…
Mais bon, petit à petit, je me suis adaptée à la vie de l’Arche», nous dit-elle.
Pham Thanh Mai et ses amis au "foyer" - Photo Pham Thanh Mai
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Le groupe de Mai comptait cinq personnes, dont trois volontaires,
qui s’occupaient de huit personnes. Elle travaillait tous les jours de 8 heures
du matin jusqu'à 21 heures. Mais pour elle, ce premier contact avec la réalité
du handicap mental a été un choc.
«Les premiers mois, le foyer était un enfer pour moi»,
reconnaît-elle. «J’étais tout le temps découragée. Imaginez… Cinq personnes qui
s'occupent des huit autres qui sont dans l'incapacité de se débrouiller tout
seule. On doit les suivre de près, partout où elles vont, c'est à dire au
foyer, au jardin pour travailler ou à l'atelier et même à la salle de bain...
Je me suis souvent demandée à quoi ça rimait… J’avais l’impression d’avoir
suivi une longue formation universitaire et de me retrouver à faire un boulot
qui ne nécessitait pas de formation. Et puis petit à petit, j’ai compris que je
n’étais pas la seule dans ce cas-là et que ça pouvait m’apprendre la rigueur,
chose dont beaucoup de jeunes Vietnamiens ont besoin de nos jours!»
De retour au Vietnam, Mai est totalement changée. Elle n'est plus
la jeune fille timide d'autrefois.
«Si vous m’aviez demandé, il y a un an, de faire telle ou telle
chose, la réponse aurait été non, aussitôt. Mais aujourd’hui, se suis beaucoup
plus ouverte, je suis prête à me lancer à corps perdu dans n’importe quel
projet. Pour moi, il n'y a pas de boulot plus prestigieux qu'un autre. Je me
demande seulement si je peux le faire ou pas. Ce que je veux, c’est contribuer,
même modestement à changer les choses autours de moi», nous explique-t-elle.
Actuellement, Mai travaille sur un projet ambitieux: ouvrir à
Hanoï une école pour les enfants handicapés mentaux de plus de 12 ans. Ce serait
l’une des premières structures du genre dans le pays à assurer un enseignement
équilibré et un suivi personnalisé, y compris pour des projets professionnels.