C’est en 2016 qu'Y Chinh Bkrông s’est découvert cette nouvelle vocation de champignonniste (Photo: VOV) |
Y Chinh Bkrông habite à Kala, un village de la commune de Dray Sap, elle-même rattachée au district de Krông Ana. Sa spécialité? Les champignons comestibles. C’est en 2016 qu’il s’est découvert cette nouvelle vocation de champignonniste - ainsi appelle-t-on les cultivateurs de champignons - après avoir participé à des ateliers de formation organisés par le centre de formation professionnelle de Krông Ana. Il a alors emprunté 30 millions de dôngs (1.075 euros) pour construire une première serre d’une superficie de 100m2. Il a depuis décuplé la surface… Sa production annuelle s’élève désormais à cinq tonnes de champignons et lui rapporte 150 millions de dôngs de bénéfices annuels (5.400 euros). Un succès, donc, qui, de son propre aveu, ne lui aura pas coûté beaucoup d’efforts: la matière première est aussi abondante que proliférante… Il n’empêche...
«Si on veut vraiment sortir, s’en sortir durablement, je veux dire, il n’y a pas d’autre choix que de travailler assidûment… Moi, ma clientèle ne cesse de s’élargir, alors ma production aussi!», nous dit Y Chinh Bkrông.
Y Knap a travaillé pendant trois ans à Hô Chi Minh-ville avant de tout quitter pour retourner au pays natal de sa femme et se lancer dans la production du ruou cân (Photo: VOV) |
Cap maintenant sur le district de Cu M’gar, et plus précisément sur la commune d’Ea Mroh, où nous attend un certain Y Knap, de l’ethnie M’Nông. Diplômé en technologies de l’électronique et de la télécommunication, Y Knap a travaillé pendant trois ans à Hô Chi Minh-ville avant de tout quitter pour retourner au pays natal de sa femme - une Êdê - et se lancer dans la production du ruou cân, qui est un alcool de riz en jarre, de confection traditionnelle. Le sien est vendu sous le label Ama Tâm. Si la production mensuelle oscille entre 30 et 50 jarres, elle s’élève à 200 jarres lorsqu’arrive le Têt: dans ces moments-là, Y Knap sait pouvoir compter sur les siens pour lui prêter main forte.
«La qualité du ruou cân confectionné selon la recette traditionnelle de nos ancêtres est bien évidemment supérieure de celle du ‘ruou cân’ industriel... J’espère en tout cas que ce savoir-faire traditionnel va s’imposer comme un vrai gage de qualité auprès de la clientèle», nous explique-t-il.
Y Chinh Bkrông et Y Knap ne sont pas des cas isolés, loin s’en faut. De plus en plus de jeunes issus des milieux ruraux de la province de Dak Lak ont eu aussi la rage d’entreprendre. Tant mieux, nous dit Y Lê Pas Tor, le secrétaire adjoint de l’antenne provinciale de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh, qui ne demande qu’à collaborer étroitement avec les autorités et les organisations sociales pour soutenir tous ces jeunes entrepreneurs.
«Nous sommes toujours prêts à accompagner les jeunes en leur organisant des cours de formation, des conférences ou des forums», nous assure-t-il. «Ça leur permet d’échanger des expériences, d’améliorer leur niveau et de promouvoir l’esprit entrepreneurial. Et puis ils peuvent aussi accéder à des prêts à taux préférentiel proposés par la Banque des Affaires sociales. Nous sommes aussi en lien avec l’Association des jeunes entrepreneurs pour mettre en place une véritable pépinière d’entreprises locales.»
Et voilà, c’est comme ça qu’à Dak Lak, les «succes stories» commencent à se répandre en milieu rural. C’est comme ça aussi que cette province des Hauts plateaux est désormais l’une des plus dynamiques de notre pays…