Implantée
dans la province de Dông Nai (Sud), Huy Long An est l’une des premières entreprises
vietnamiennes à exporter sa production agricole vers le Japon. Son produit
phare est la banane et ses marchés cibles sont le Japon et la République de
Corée. En 2018, son chiffre d’affaires à l’exportation s’élevait à 3 millions 300 mille dollars. Pour vendre à
ces deux marchés exigeants, ses 200 hectares de bananes doivent répondre aux
normes de VietGap (Bonne pratique agricole du Vietnam) mais également à 200 critères,
essentiellement sur la qualité, la sécurité sanitaire et phytosanitaire,
imposés par le Japon et 170 par la République de Corée. La société Huy Long An
exporte ses bananes au prix de 15.000 dongs le kilo, soit le double du prix
pratiqué sur le marché intérieur. Afin de maintenir durablement son volume
d’exportation et répondre à la demande croissante de ses consommateurs,
l’entreprise travaille désormais avec 10 exploitants locaux. Son directeur Vo
Quan Huy explique :
«Nos
agronomes aident les agriculteurs à cultiver selon les normes imposées. Ainsi,
nous pouvons contrôler les différentes étapes et techniques de culture. Après la récolte, nous
les aidons à écouler leurs produits. Pour satisfaire la clientèle, la qualité
des produits doit être irréprochable».
Photo d'illustration
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Pour conquérir les marchés
exigeants, les productions agricoles vietnamiennes doivent répondre à
différentes normes de traçabilité et de sûreté alimentaire. La certification la
plus connue est Global G.A.P (bonnes pratiques agricoles du globe) qui s’impose
aujourd’hui comme le référentiel mondial de la Bonne Pratique Agricole. Si ces normes
rassurent les consommateurs et offrent les marchés à l’export, le processus de
certification est long et peut s’avérer très coûteux pour les agriculteurs
vietnamiens qui ne disposent pas toujours des financements nécessaires. Pour adapter
son exploitation agricole aux normes Global G.A.P et obtenir la certification
de ses 5 hectares de longaniers, Nguyên Hiêu Huu a du débourser plus de 280
millions de dongs. Compte tenu du montant élevé de l’investissement, il
conseille aux agriculteurs de se regrouper en coopérative ou de travailler avec
les entreprises.
«Si vous n’arrivez pas à obtenir
la certification Global G.A.P, essayez d’obtenir le Local G.A.P qui est le dispositif transitoire.
En adhérant à une coopérative, les exploitants agricoles peuvent exporter en
plus grande quantité et à moindre coût. Moi, je travaille tout seul. Je ne peux
exporter mensuellement que deux containeurs de longanes et les frais de
transport sont assez élevés. Si je pouvais exporter 4 ou 5 containers, les
frais seraient réduits et je gagnerais davantage. »
Les produits agricoles vietnamiens sont exportés dans 180 pays. En 2018,
le chiffre d’affaires à l’exportation s’élevait à plus de 40 milliards de
dollars. Le pays entend le porter à 43 milliards de dollars en 2019.