Ngô Chung Khanh, directeur adjoint du Département de politique commerciale multilatérale relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce. Photo: VOV |
Développement durable oblige, Vinamilk, le plus grand producteur de lait au Vietnam avec près d'un demi-siècle d'histoire, a investi plus de 3.000 milliards de dongs (environ 130 millions de dollars) dans la création d'un réseau de fermes écologiques répondant aux normes mondiales de Global GAP (Bonnes pratiques agricoles). Ces fermes mettent en œuvre des méthodes d'agriculture biologique, renonçant à l'utilisation d'engrais chimiques et de pesticides, tout en appliquant des cycles de régénération des sols pour une gestion optimale des ressources. La couverture en espaces verts sur leurs exploitations agricoles est maintenue à plus de 70 %, comme l'explique Nguyên Quôc Khanh, directeur exécutif chargé de la recherche et du développement chez Vinamilk.
"Le réseau Green Farm de Vinamilk est un exemple emblématique du développement durable. En adoptant l'agriculture régénérative, nos fermes utilisent des sources d'énergie renouvelable, comme l'énergie solaire et la technologie du carbone atomique organique, pour réduire les émissions de méthane et éliminer les nuisances olfactives sur les exploitations. De plus, nous organisons régulièrement des initiatives en faveur du développement durable au sein de la communauté", indique-t-il.
Le développement durable est une tendance incontournable. Par conséquent, de plus en plus d'entreprises vietnamiennes, à l'instar de Vinamilk, s'efforcent de passer à une production respectueuse de l'environnement afin de participer activement à la chaîne d'approvisionnement durable mondiale, en particulier celle de l'UE. Ngô Chung Khanh, directeur adjoint du Département de politique commerciale multilatérale relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce, encourage donc les entreprises vietnamiennes à s'adapter aux nouvelles réglementations mises en place par l'UE.
"Il est essentiel de porter une attention particulière à ces nouvelles réglementations de l'Union européenne. De nos jours, les consommateurs européens s'interrogent sur la manière dont nous fabriquons nos produits, en termes de respect de l'environnement et de traitement de nos employés", explique-t-il.
Selon Nguyên Hông Loan, experte du projet d'assistance technique sur l'évaluation de l'impact du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM), l'EVFTA vise à promouvoir un commerce durable et à établir des normes, incitant ainsi ses signataires, dont le Vietnam, à entreprendre des réformes en matière de travail et d'environnement. La transition vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement aidera le Vietnam à mieux s'intégrer dans la chaîne de valeur mondiale à l'avenir.
"L'UE a mis en place un Pacte vert pour l'Europe, renforçant ainsi les normes de protection de l'environnement. Pour la première fois, l'UE a pris une décision unilatérale tout en ouvrant un dialogue bilatéral avec les pays, mais ce dialogue vise principalement à détailler la mise en œuvre des réglementations de son Pacte vert. Auparavant, ces normes pouvaient être appliquées de manière sporadique, mais désormais, toutes les entreprises vietnamiennes exportant vers l'Europe doivent les respecter rigoureusement", propose Nguyên Hông Loan.
Nguyên Quang Vinh, vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam (CCIV), estime que pour soutenir la transition verte des entreprises nationales, il est nécessaire de faciliter leur accès aux financements verts. De plus, l'État doit créer un climat d'affaires plus propice aux entreprises engagées dans le développement durable et responsable.
"Depuis 10 ans, la CCIV a collaboré avec le ministère du Plan et de l'Investissement, le ministère des Ressources Naturelles et de l'Environnement, ainsi que le cabinet gouvernemental pour organiser le Forum des entreprises pour le développement durable. L'objectif de ce forum est de faciliter le dialogue entre les entreprises et les organismes compétents, tout en présentant des modèles de production et de commercialisation durables et efficaces en collaboration avec elles."
Pour améliorer leur compétitivité et bénéficier des accords de libre-échange, les entreprises vietnamiennes n'ont d'autre choix que d'adopter une production respectueuse de l'environnement, qui protège à la fois les producteurs, les consommateurs et l'écosystème. La transition verte sera un levier pour stimuler leurs exportations vers l'Union européenne mais aussi dans le monde entier.