Le ministre de l’Industrie et du Commerce Nguyên Hông Diên. Photo: Trân Viêt/ TTXVN |
Dès l’entrée en vigueur du RCEP le premier janvier 2022, les pays signataires ont supprimé les droits de douane sur 64% de leurs produits. Au cours des 20 prochaines années, le Vietnam supprimera les taxes sur près de 90% des produits en provenance des pays hors ASEAN, lesquels feront de même pour 92% de leurs produits. Quant aux pays de l’ASEAN, ils envisagent une suppression totale des droits de douane.
D’après Nguyên Thi Quynh Nga, directrice adjointe du Département du commerce multilatéral, relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce, grâce à l'harmonisation des règles d'origine, les exportations vietnamiennes ont bénéficié d’une réduction ou d’une exonération de droits de douane, car les matières premières sont principalement importées des pays membres du RCEP.
“Contrairement aux accords de libre-échange bilatéraux signés avec la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui imposent au Vietnam de se conformer aux règles et procédures d’exportation de chacun de ces pays pour bénéficier des réductions de droits de douane, les signataires du RCEP sont soumis aux mêmes formalités d’exportation. Les entreprises vietnamiennes seront notamment libres d’utiliser les matières premières de n’importe quel pays signataire du RCEP pour bénéficier d’une réduction de droits de douane», explique-t-elle.
Le RCEP accentue la concurrence, ce qui oblige les entreprises vietnamiennes à se préparer aux mesures de protection commerciale imposées par de nombreux pays, dont les mesures antidumping et antisubventions. Mais pour le ministre de l’Industrie et du Commerce Nguyên Hông Diên, le RCEP est surtout une opportunité pour les entreprises vietnamiennes d’établir des partenariats avec les entreprises étrangères.
“Le RCEP, avec sa clause d’harmonisation de règles appliquée aux 15 pays signataires, permettra aux entreprises vietnamiennes de développer de nouvelles chaînes d’approvisionnement. Cet accord ouvre également un espace productif commun et un marché d'exportation gigantesque et durable pour la région, car de nombreux pays signataires sont de grands fournisseurs de matières premières du monde tels que la Chine, la République de Corée ou encore les pays aséaniens. Par ailleurs, la Chine, la République de Corée et le Japon sont des partenaires commerciaux de première importance du Vietnam qui représentant la moitié du chiffre d'affaires à l’exportation du pays. Les règles d'origine préférentielles permettent aux entreprises vietnamiennes de diversifier leurs fournisseurs de matières premières pour améliorer leur productivité, la qualité et la compétitivité de leurs produits et ainsi d’exporter plus facilement”, déclare-t-il.
De l’avis de Nguyên Anh Duong, un responsable de l’Institut national de gestion économique, pour pouvoir tirer profit de cet accord, les entreprises doivent étudier attentivement ses clauses, élaborer leur stratégie commerciale en se basant sur les clauses du RCEP et d’autres accords de libre-échange dont le Vietnam est signataire. Elles doivent également placer la zone de libre-échange créée par le RCEP au centre de leurs chaînes d’approvisionnement et améliorer la qualité de leurs produits.
«Les entreprises doivent adopter une nouvelle stratégie d’exportation. L’important est d’améliorer leur capacité concurrentielle non seulement en termes de prix, mais également en termes de qualité. Nos produits doivent répondre aux exigences qui sont de plus en plus importantes, de tous les marchés. Autrefois considérée comme un marché facile, la Chine commence aussi à durcir ses critères. Mais en plus des exportations, les entreprises domestiques doivent savoir profiter du transfert technologique de leurs partenaires étrangers», souligne-t-il.
Selon la Confédération de commerce et d’industrie du Vietnam, six des signataires du RCEP (La République de Corée, le Japon, Singapour, la Chine, la Malaisie et la Thaïlande) figurent parmi les dix plus grands investisseurs étrangers dans notre pays.