RCEP: quels avantages pour les entreprises vietnamiennes ?

Nguyên Long
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(VOVWORLD) - Signé le 15 novembre 2020 par les 10 pays de l’ASEAN et ses partenaires (Chine, Japon, République de Corée, Australie et Nouvelle-Zélande), l’accord de Partenariat économique global régional (RCEP) devrait donner un nouvel élan au commerce régional et mondial. Comment les entreprises vietnamiennes se préparent-elles pour en tirer le meilleur profit ?

RCEP: quels avantages pour les entreprises vietnamiennes ? - ảnh 1 Photo: VOV.VN

L’accord prévoit la suppression des droits de douane sur 64 % des produits de toutes les parties signataires dès son entrée en vigueur, à savoir après sa ratification par 9 des 15 pays signataires, dont 6 de l’ASEAN. Dans les 20 ans qui suivent, le Vietnam supprimera les taxes sur près de 90% des produits des pays hors ASEAN, lesquels feront de même pour 92% de ses produits. Quant aux pays de l’ASEAN, ils envisagent une supression totale des taxes. Certains produits bénéficieront d’une exonération totale immédiate comme les produits issus des  télécommunications et des technologies de l’information, les produits mécaniques, chimiques ou agricoles. L’économiste Vo Tri Thanh explique:

 « Le RCEP devrait normalement profiter à toutes les entreprises vietnamiennes et pas aux seules entreprises exportatrices. En effet, l’augmentation du pouvoir d’achat au Vietnam et l’émergence de nouveaux besoins parmi la classe moyenne devraient permettre aux entreprises locales de se développer notamment dans les secteurs du tourisme, des services, de l’éducation, de la santé ou encore de la vente au détail. Cet accord devrait également favoriser les investissements étrangers au Vietnam où la situation sanitaire est sous contrôle, contrairement à plusieurs autres pays du monde. L’industrie manufacturière et auxilliaire devrait bénéficier de ces  flux d’investissement et des transferts technologiques en résultant ».

RCEP: quels avantages pour les entreprises vietnamiennes ? - ảnh 2Photo d'illustration: AVI

De l’avis des économistes, la filière aquatique devrait être la grande gagnante de l’accord compte tenu que dès son entrée en vigueur, aucun droit de douane à l’exportation vers la Chine, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et dans tous les pays de l’ASEAN ne sera facturé, et ce, sur presque la totalité des produits aquatiques vietnamiens. La République de Corée appliquera quant à elle une suppression progressive pendant 10 à 15 ans.

L’accès des produits vietnamiens sur ces marchés sera également facilité en raison de l’application d’une même et unique réglementation sur l’ensemble de la zone. Nguyên Thi Quynh Nga, directrice adjointe du département du commerce multilatéral, relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce, précise :

 « Contrairement aux accords de libre-échange bilatéraux signés avec la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui imposent au Vietnam de se conformer aux règles et procédures d’exportation de chacun de ces pays pour bénéficier des réductions de droits de douane, les signataires du RCEP sont soumis aux mêmes formalités d’exportation. Les entreprises vietnamiennes seront notamment libres d’utliser les matières premières de n’importe quel pays signataire du RCEP pour bénéficier des tarifs préférentiels de cette zone de libre-échange ».

Le Vietnam importe essentiellement les composants de ses produits électroniques destinés à l’exportation du Japon et de République de Corée, alors que les matières premières destinées à ses produits textiles proviennent principalement de Chine et de la République de Corée.  Une fois vendus à l’un des pays signataires du RCEP, ces produits clés bénéficieront des tarifs douaniers appliqués au sein de la zone de libre-échange.

Le RCEP représente un marché de 2,2 milliards de consommateurs, affirme Nguyên Thi Thu Trang, directrice du Centre de l’OMC et de l’intégration de la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam. Selon elle, la concurrence mise à part, le RCEP devrait être un levier de croissance significatif pour le pays compte tenu que les principaux pays importateurs de produits vietnamiens sont signataires de l’accord. Nguyên Thi Thu Trang.

 « La concurrence sera acharnée tant sur le marché domestique que sur le marché régional. A ce jour par exemple, aucun accord de libre-échange bilatéral n’a été signé entre la Chine et le Japon. Mais ces deux pays étant signataires du RCEP, les marchandises exportées depuis l’un ou l’autre de ces pays bénéficieront des supressions de droits de douane. La Chine risque donc de devenir notre principal concurrent sur le marché japonais. Pour pouvoir tirer leur épingle du jeu, les entreprises vietnamiennes doivent absolument améliorer leur compétitivité ».

Pour détrôner les produits chinois, les entreprises vietnamiennes ont tout intérêt à revoir leur organisation et leurs méthodes de gestion, à s’équiper de nouvelles technologies et à améliorer la qualité de leurs produits.  

 

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