 Nguyên Van Viêt, chef du département du Plan du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Photo: Minh Phuc |
Au cours des deux années de pandémie, l’agriculture a servi de pilier à l’économie nationale. Cette année et dans la continuité de la stratégie nationale de développement socioéconomique, période 2021-2030, elle continuera de jouer un rôle crucial. Le secteur s’est fixé pour objectif de produire 48,3 millions de tonnes de céréales et de réaliser un chiffre d’affaires à l’exportation de plus de 50 milliards de dollars, en 2022.
L’objectif à long terme étant «une agriculture écologique, une ruralité moderne et une paysannerie avancée», le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a publié sa stratégie pour la période 2021-2030, avec une vision pour 2050. Selon Nguyên Van Viêt, chef du département du Plan dudit ministère, c’est la première fois que le secteur agricole se dote d’une stratégie globale.
«Sans une implication active des ministères, des secteurs et des localités, cette stratégie restera lettre morte, car le ministère de l’Agriculture et du Développement rural ne pourra pas l’appliquer tout seul. En effet, cette stratégie prévoit des changements majeurs en termes de politiques de la part des ministères du Plan et de l’Investissement, des Finances, de l’Industrie et du Commerce, des Ressources naturelles et de l’Environnement, des Sciences et des Technologies, du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, mais également de la part de Banque d’État. Toutes ces institutions devront réviser l’ensemble de leurs politiques concernant l’agriculture et proposer les réformes nécessaires qui seront examinées et validées par le Premier ministre», indique-t-il.
 Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Lê Minh Hoan. Photo: Van Giang |
La stratégie de développement durable de l’agriculture et de la ruralité, période 2021-2030, est marquée par un changement de pensée fondamental, qui passe du raisonnement en termes de production agricole à un raisonnement en termes d’économie agricole. Et qui dit économie, dit augmentation de la valeur, amélioration de la productivité et diversification de l’offre pour mieux répondre à la demande du marché. L’agriculture vietnamienne de demain sera une agriculture verte et écologique qui utilisera moins d’intrants et les ressources naturelles de manière plus efficace. Elle aura moins d’impacts négatifs sur l’environnement et sur la santé humaine. La production agricole sera réorganisée de façon à valoriser les avantages comparatifs du pays et à mieux répondre à la demande du marché, affirme le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Lê Minh Hoan.
«Nous espérons que cette stratégie sera la plus médiatisée possible pour que les gestionnaires et la population se rendent compte du rôle, de la position et de la mission de l’agriculture, de la ruralité et de la paysannerie. Certes, c’est un secteur économique risqué et à la croissance modeste, mais il ne faut jamais oublier son rôle capital dans le maintien de la stabilité sociale, car la paysannerie représente tout de même plus de 60% de la population vietnamienne», souligne-t-il.
Dans cette stratégie de développement agricole durable jusqu’en 2030, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’est fixé des objectifs ambitieux: la production agricole devrait enregistrer une croissance moyenne comprise entre 2,5% et 3% par an, le revenu de la population rurale devrait augmenter de 250% à 300% par rapport à 2020, le taux de pauvreté multidimensionnelle devrait baisser d’entre 1% et 1,5% par an. En 2050, le Vietnam ambitionne de venir une grande puissance agricole mondiale avec une industrie de transformation agricole moderne, efficace et respectueuse de l’environnement. À ce moment-là, la pauvreté aura disparu des campagnes vietnamiennes qui seront l’un des endroits les plus agréables à vivre.