Les jeunes de Nghia Lô dansent le xoè. Photo: VOV |
Basée sur les comptines populaires que les enfants chantent à longueur de journée, la musique de fond des danses xoè des Thai du Nord-Ouest est particulièrement entraînante.
Nghia Lô, une cité de la province d’Yên Bai, compte deux cents troupes artistiques populaires, constituées essentiellement de jeunes filles. Luong Thi Minh, 16 ans, fait partie d’une troupe villageoise de la commune de Nghia An.
«Comme toutes les autres danses populaires, pour bien danser le xoè, il faut, en plus de parfaire les mouvements, y mettre tout son cœur. C’est la raison pour laquelle, nous devons pratiquer régulièrement et faisons appel à nos aînés pour comprendre sur toutes les spécificités du xoè. Nous souhaitons présenter au public un xoè authentique, qui peut être parfois plus sophistiqué que l’originel, mais qui en aucun cas ne doit être un mélange avec d’autres cultures», nous confie-t-elle.
Diêu Thi Siêng, 42 ans, est une maîtresse de danse à Nghia Lô. Elle enseigne le xoè depuis une bonne dizaine d’années. Le xoè classique comprend six danses, fait-elle savoir. Mais en plus des anciennes, Siêng et ses collègues apprennent aux jeunes des versions plus populaires. La passion et l’assiduité sont deux conditions qu’elles imposent à leurs élèves.
«J’ai appris le xoè de nos aînées. Inquiétée de sa disparition, j’ai décidé de m’investir dans sa transmission. Je donne des cours à des groupes d’une quinzaine d’enfants. Leur école soutient cette activité et leur donne du temps pour venir apprendre avec moi. Ils sont tous très motivés», remarque-t-elle.
Les enfants apprennent à danser le xoè. Photo: VOV |
En plus des cours de danse avec les artistes populaires, les autorités de Nghia Lô ont introduit les six danses anciennes de xoè dans le programme extrascolaire des établissements locaux, ce qui a permis de susciter un regain d’intérêt des jeunes pour la préservation de l’identité culturelle nationale. Pham Thi Thanh Hiên enseigne au collège Ly Tu Trong, à Nghia Lô.
“Tous nos élèves aiment le xoè et l’apprennent très vite. Il faut dire que les maîtresses de danse leur ont réservé beaucoup de temps et d’efforts. Maintenant, presque tous les élèves peuvent le danser et participer à des concours et des festivals», constate-t-elle.
La préservation du xoè fait partie des priorités des autorités locales, comme l’affirme Luong Manh Hà, vice-président du comité populaire de Nghia Lô.
«Nous continuerons d’enseigner le xoè dans un plus grand nombre d’écoles et encourager les villages à créer de nouvelles troupes de danse», déclare-t-il.
Le xoè a donc trouvé une nouvelle jeunesse. À Nghia Lô, en particulier, et dans toute la région Nord-Ouest en général, son avenir est plus qu’assuré.