Né en 1964, Nguyên Môt est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages littéraires, dont beaucoup sont consacrés à la guerre. De la 6e à la 9e heure est son troisième roman, qui est sorti 11 ans après son deuxième, Contre soleil, lequel a été traduit et diffusé aux États-Unis.
«Mon nouveau roman raconte l’amour de deux personnes pendant la guerre. Le héros est un civil ordinaire tentant de fuir la guerre. Son itinéraire est celui d’un équilibriste marchant sur un fil et qui voit donc les atrocités des deux côtés. Je rêve qu’il n’y ait plus jamais de guerre. Guerre est synonyme de perte, de souffrance et de malheur, quel que soit le peuple», affirme-t-il.
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Son, le héros du roman, ne se range dans aucun camp, ce qui ne le protège pourtant pas des souffrances. Il voit des morts subites qui bouleversent sa vision de la vie, tous se croyants martyrs pour la nation, sauf que cette notion ne signifie pas la même chose pour les uns et pour les autres. Certaines morts se produisent sous ses yeux, des corps se réduisant en miettes, et les témoins se trouvent si fragiles dans cette «pluie de bombes et tempête d’obus». Tout est détruit, déchiré… Les critiques qualifient le héros de ce roman d’atypique par rapport aux personnages d’autres romans consacrés à la guerre. Il n’est ni gentil ni méchant.
Nguyên Môt a renoncé au style fantastique des deux précédents romans pour adopter le style réaliste du mémoire, celui de son héros.
Nguyên Quang Thiêu, le président de l’Association des écrivains vietnamiens, a lu le roman avant qu’il ne soit publié. La guerre est passée depuis longtemps, mais il reste un autre front au cœur des Vietnamiens, où des destructions continuent, dit-il.
«Ce roman est rempli de personnages qui constituent une société en miniature. Mais qu’ils soient un citoyen lambda, un soldat ou une personnalité ayant un certain niveau, tous les personnages sont traversés par la guerre. La guerre les traverse et déchire leur vie, l’amour, les relations, les rêves et bien d’autres choses… Ce qui est original, dans ce roman de Nguyên Môt, c’est que la force ayant provoqué la guerre d’agression au Vietnam, les États-Unis, est complètement absente. Dans ce roman, ce sont les Vietnamiens qui revoient leur guerre, 50 ans après», note-t-il.
Nguyên Môt est catholique. Le titre de son roman, De la 6e à la 9e heure, fait référence à un passage de la Bible d’après Matthieu, qui décrit la mort du Christ. La guerre a éclaté parce que Dieu n’était pas là, fait remarquer l’écrivain, qui rêve de propager les valeurs d’amour et de tolérance, les valeurs fondamentales du catholicisme.
De la 6e à la 9e heure de Nguyên Môt est sorti aux éditions Hội Nhà văn de l’Association des écrivains vietnamiens.