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De toute la province de Dak Lak, Krông Bông est le district qui a le mieux réussi à ressusciter l’art du gong. Il compte désormais 500 musiciens capables de transmettre leur savoir et de fabriquer divers instruments de musique traditionnels. Il a formé 24 groupes de gongs dont tous les membres sont des jeunes et un club communal de gongs. Depuis 2007, le service provincial de la Culture, des Sports et du Tourisme lui fournit des gongs, 18 ensembles à ce jour, qui sont venus s’ajouter aux 77 qu’il possédait déjà.
Au cours des cinq dernières années, Krông Bông a organisé 12 classes de gongs à l’intention des jeunes villageois. Chaque année, un festival a lieu en l’honneur du gong et de la diversité culturelle des communautés ethniques locales, nous indique Pham Dinh Tân, le chef du bureau Culture-Information du district.
«Huit de nos communes sont peuplées de minorités ethniques pour qui nous organisons chaque année des classes de gongs, niveau débutant ou intermédiaire», nous dit-il. «Ceux qui savent plus apprennent à ceux qui savent moins, et c’est comme ça que la culture du gong pourra perdurer».
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Dans le district voisin de Krông Nang, ce sont aussi 500 musiciens villageois qui assurent la continuité de la tradition, grâce à leurs 14 groupes qui sont de toutes les fêtes communautaires. Et ces fêtes sont nombreuses, de quoi faire résonner les 158 ensembles de gongs conservés par les villages, se félicite Nguyên Van Vy, chef du bureau Culture-Information de Krông Nang.
«Nous avons organisé trois classes vespérales dont une était réservée aux débutants de 25 ans et plus. Pour les élèves du primaire et du secondaire, nous avons introduit des cours de gong en bambou à l’école», indique-t-il. «Après les travaux champêtres, les apprenants répètent avec leurs maîtres dans les maisons culturelles communautaires».
Grâce aux activités culturelles communautaires, les villageois en savent plus sur leurs origines et sur leur identité culturelle, reconnaît H Ngoen Niê Kdam, une Ede de Krông Nang.
«J’espère que les générations à venir feront fructifier l’héritage légué par leurs aînés, et pas uniquement dans la province de Dak Lak. J’aimerais tant que la culture du gong des Hauts plateaux en général et des Ede en particulier soit connue partout», dit-elle.
Au niveau de la province, en cinq ans, une bonne centaine d’ensembles de gongs ont été distribués aux groupes locaux dont les membres disposent désormais de suffisamment de costumes traditionnels pour leurs représentations; quatre ateliers de formation portant sur la représentation et trois ateliers portant spécifiquement sur l’accordement du gong ont par ailleurs été organisés. D’après l’artiste émérite Vu Lân, l’important est de veiller à ce que ces groupes de gongs puissent se produire régulièrement.
«Dans l’enseignement du gong, le moyen le plus efficace est de le faire par groupe. Comme ça une classe de sept élèves par exemple deviendra un ensemble de sept membres qui se connaissent parfaitement. C’est beaucoup plus efficace que si nous enseignons à des élèves séparément», note-t-il.
Entre 2016 et 2020, le président de la République a attribué le titre d’«artiste émérite» à 24 personnes de la province de Dak Lak pour leurs contributions exceptionnelles à la préservation du patrimoine culturel local. La province a accueilli en 2017 le Festival du gong des Hauts plateaux et participé au Festival de 2018 organisé dans la province de Gia Lai. D’ici à 2025, elle continuera d’œuvrer pour valoriser davantage ses gongs et les promouvoir auprès des touristes.