Ces derniers temps, de nombreuses affaires de corruption ont été étalées au grand jour. Les personnes impliquées ont été sanctionnées sévèrement, ce qui aura permis de rassurer la population.
Des résultats probants
Le dernier exemple concerne Thu Thiêm, un nouveau quartier d’habitation de Hô Chi Minh-ville. L’Inspection gouvernementale a conclu que de sérieuses infractions à la loi avaient été commises pendant la construction dudit quartier. Aussi le comité populaire municipal s’est-il retrouvé impliqué, ainsi d’ailleurs que certains services compétents.
La création il y a six ans du comité de prévention et de lutte contre la corruption a permis de renforcer le combat contre ce fléau au Vietnam. Un bon nombre de responsables d’administration et d’entreprises publiques, y compris certains hauts cadres dirigeants, ont ainsi été condamnés et sanctionnés pour corruption. Cette chasse aux corrompus, qui vise même ceux qui sont déjà partis en retraite, a permis d’instaurer un environnement institutionnel plus transparent et de reconquérir la confiance du peuple. Ces condamnations montrent qu’aucune immunité ne saurait être appliquée dans le traitement des affaires de corruption.
Un arsenal juridique plus performant contre la corruption
À côté des contrôles exercés fréquemment par le Parti, la loi sur la lutte contre la corruption de 2018 constitue une «nouvelle arme» permettant au Vietnam de mieux prévenir et de réprimer plus rapidement et sévèrement la corruption. Par rapport à la version de 2005, ladite loi présente des avancées importantes dans certains domaines, dont la déclaration de revenu et d’évolution du patrimoine. Désormais, sont concernés non seulement certains des principaux responsables politiques et administratifs mais également les élus, les officiers de la police et de l’armée, les responsables d’entreprises publiques… Ces déclarations sont ensuite rendues publiques pour écarter tout soupçon d’enrichissement illégitime ou de conflit d’intérêts.
Autre avancée: le chef d’un organe ou d’une entreprises publique dans laquelle des cas de corruption auraient été mis à jour est désormais tenu d’en endosser la responsabilité. En principe, toute personne qui commet une infraction répond à titre personnel de son comportement. Cependant, le chef hiérarchique peut désormais être tenu responsable des actes de ses subordonnés.
Telle qu’elle a été conçue, cette loi sur la lutte contre la corruption de 2018 va profondément rénover le dispositif vietnamien de prévention des atteintes à la probité publique. Elle devrait permettre de réinstaurer un climat de confiance et de concorde, nécessaire à l’épanouissement démocratique de la nation.