En 2017, l’administration de Donald Trump a mis en place une stratégie visant à développer les partenariats avec l’Inde et à rehausser le rôle de ce géant d’Asie du Sud dans le maintien de la sécurité régionale.
Donald Trump (droite) et Narendra Modi donne un meeting intitulé «Namaste Trump». Photo: CNN/VOV
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Une visite de multiple signification
Avant sa visite, le président américain avait fait savoir par tweet que le Premier ministre Narendra Modi est son «vrai ami» et qu’il avait hâte d’être en Inde.
Dès son arrivée sur le sol indien, le locataire de la Maison blanche a une fois encore loué les liens américano-indiens. «L’Amérique aime l’Inde. L’Amérique respecte l’Inde, et l’Amérique sera toujours une amie fidèle et loyale du peuple indien».
La première journée du président américain en Inde a donné lieu lundi à une réception grandiose et haute en couleurs de la part des autorités indiennes. Donald Trump et Narendra Modi ont donné un meeting intitulé «Namaste Trump» («Bonjour Trump» en hindi), devant plus de 100.000 personnes, dans le plus grand stade de cricket du monde à Ahmedabad (Gujarat, ouest). Dans son discours prononcé à cette occasion, Narendra Modi a affirmé que les «relations entre l’Inde et les États-Unis ne sont plus seulement un partenariat parmi d'autres mais une relation bien plus profonde et plus grande». De son côté, le président républicain s'est félicité de «l’accueil phénoménal» reçu pour son premier déplacement officiel en Inde.
Une prémisse pour plusieurs accords importants
L’Inde constitue un allié stratégique des États-Unis en Asie, qui voient en elle un potentiel contrepoids à la montée en puissance de la Chine dans la région.
Selon les dernières données économiques, les États-Unis ont dépassé la Chine et sont devenus, en 2019, le premier partenaire commercial de l’Inde avec une valeur des échanges commerciaux estimée à 87,9 milliards de dollars.
Les deux pays se sont toutefois engagés dans un bras de fer commercial en mai 2019 quand Donald Trump a annoncé la suspension du traitement commercial privilégié dont bénéficiait l’Inde. En représailles, l’Inde a alors augmenté les taxes douanières sur 28 produits américains.
La présente visite du président américain vise à obtenir certaines concessions de New Delhi en échange du rétablissement de ses privilèges commerciaux. Faute de s’accorder sur un accord commercial de grande envergure, les deux parties envisagent de signer des petits accords sur certains produits détaillés. Selon les experts, Donald Trump espérerait conclure, avant les élections présidentielles prévues en novembre prochain, un accord commercial avec l’Inde, comparable à celui signé avec la Chine. Des négociations ont été menées dans ce sens depuis 18 mois par les deux pays à Washington, à New York et à New Delhi.
En plus du commerce bilatéral, les deux dirigeants devraient s’entretenir sur des questions de défense, d’énergie, d’agriculture et santé.
La venue du président américain en Inde devrait permettre de concrétiser sa conversation téléphonique avec Narendra Modi concernant leur volonté commune d’intensifier le partenariat États-Unis – Inde.