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Voilà un an que la guerre commerciale sino-américaine a éclaté. Les États-Unis auront jusqu’à présent augmenté les droits de douane sur 250 milliards de dollars d’importations chinoises. Quant à la Chine, elle a bien entendu riposté, mais plus modestement : sur 60 milliards de dollars d’importations américaines. Au seuil de sa rencontre avec le président Xi Jinping en marge du sommet du G20 au Japon, Donald Trump avait menacé d’augmenter de 25% les taxes sur le reste des importations chinoises, qui représentent tout de même une valeur totale de 300 milliards de dollars.
Ce n’est qu’une trêve…
Suite au tête-à-tête qu’il a eu le 29 juin avec son homologue chinois, le président américain a accepté de reporter sine die l’application de ces taxes supplémentaires et d’alléger certaines restrictions vis-à-vis du géant des télécommunications chinois Huawei.
Une victoire pour la Chine ? Pas tout à fait. En fait, Washington n’autorise les compagnies américaines à vendre à Huawei que des puces électroniques. Qualifiés de « basse technologie », ces produits, dont la valeur serait inférieure à un milliard de dollars par an, ne devraient pas affecter la sécurité nationale américaine, selon le conseiller commercial de la Maison Blanche. La politique de Washington vis-à-vis du système 5G de Huawei demeure inchangée, a assuré Peter Navarro. Le président Trump a de son côté précisé que la question Huawei ne serait débattue qu’à la fin des négociations commerciales. En d’autres termes, le sort de ce géant dépendra de l’issue des négociations.
En ce qui concerne le report des nouvelles taxations sur les importations chinoises, les analystes sont unanimes quant à son caractère strictement provisoire. Rien ne garantit que les États-Unis aient renoncé à ces taxes.
… ensuite…
Les négociations sino-américaines avaient été gelées en mai dernier après que Washington eut accusé Pékin de ne pas respecter ses engagements. Elles ont été relancées suite à la rencontre du 29 juin. Mais à en croire le conseiller commercial de la Maison Blanche, les perspectives d’accord restent encore lointaines. Le 1er juillet, le président Trump a rappelé que la Chine avait longtemps profité de ses relations commerciales avec les États-Unis. Ce que Washington veut maintenant, ce n’est pas un accord équilibré, mais un accord avantageux pour les États-Unis, a-t-il précisé.
Au seuil du sommet du G20, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin avait déclaré que l’accord commercial avec la Chine était prêt à 90%. On est donc en droit de se dire que ce sont les 10% restants qui constituent le cœur du problème. Alors quel est-il, ce problème ? Il s’agit entre autres des subventions étatiques et des violations de la propriété intellectuelle. Mais il reste aussi une autre question, et non des moindres puisqu’elle touche à la souveraineté chinoise : comment vérifier la mise en œuvre du futur accord ?
La suspension de l’application de nouvelles taxes et le retour à la table des négociations offrent aux marchés et aux investisseurs une période d’accalmie, forcément bonne à prendre. D’autant qu’après…