Un assassinat à risque

Ba Thi
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(VOVWORLD) - L’assassinat, le vendredi 27 novembre en Iran, de Mohsen Fakhrizadeh, décrit comme acteur clé du programme nucléaire iranien, fait planer un risque d’escalade au Moyen-Orient. Téhéran accuse en effet Israël d’en être l’auteur, et a promis des représailles « en temps opportun ».

Une personnalité importante mais inconnue du grand public

Un assassinat à risque - ảnh 1Mohsen Fakhrizadeh a été tué près de Téhéran dans une attaque au véhicule piégé suivie d'une fusillade contre son véhicule. Photo: Times of Israel

Mohsen Fakhrizadeh, 59 ans, était qualifié de « cerveau » du programme nucléaire iranien. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les services de renseignements occidentaux le présentaient comme une figure essentielle du programme nucléaire secret iranien. En 2018, le Premier ministre israelien Benyamin Netanyahou l’avait qualifié d’« homme de l’ombre ». Pour  Holly Dagres, membre du Conseil de l’Atlantique, il était le Robert Oppenheimer iranien, en référence au physicien américain, père de la bombe atomique.

Mohsen Fakhrizadeh a participé à la révolution islamique en 1979 avant d’être promu général des Gardiens de la Révolution iranienne. Diplômé en génie nucléaire, il était professeur de physique à l’Université Imam Hussein de Téhéran et directeur du Centre iranien de recherche en physique (PHRC). Fakhrizadeh faisait partie des huit ressortissants iraniens contre lesquels l’ONU avait adopté en 2007 une résolution leur imposant des restrictions financières et la limitation de leurs déplacements internationaux, en raison de leurs liens présumés avec des recherches sur le nucléaire ou sur les missiles balistiques.

La tension monte entre l’Iran et Israël

Selon les spécialistes, le meurtre de Mohsen Fakhrizadeh aura des impacts inévitables sur la région, tout comme l’assassinat en janvier dernier de Kassem Soleimani, chef de la Force al-Qods des Gardiens de la Révolution, par les États-Unis.

Rappelons que cinq jours après l'élimination du général Soleimani, l'Iran avait riposté en tirant des missiles contre des bases abritant des soldats américains en Irak, sans faire de blessés.  Le lendemain de la mort de Mohsen Fakhrizadeh, le président iranien, Hassan Rohani, a accusé Israël de chercher à semer le « chaos » et promis une riposte « en temps et en heure ». Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a promis de punir les auteurs et de poursuivre les travaux du scientifique tandis que le ministre iranien de la Défense a fait savoir que Téhéran ne laisserait pas ce meurtre impuni.

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Les funérailles de Mohsen Fakhrizadeh à Téhéran. Photo : ministère de la Défense iranien

Les condamnations et les appels à la retenue ont été nombreux à l'international. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, les Émirats arabes unis, la Jordanie, la Russie et l’Allemagne ont appelé toutes les parties prenantes à la retenue pour éviter une escalade des tensions. La Turquie a condamné un "meurtre odieux".

Pour John Brennan, ancien patron de la CIA, il s’agit d’un « acte criminel et extrêmement dangereux », qui risque d'entraîner des « représailles létales et une nouvelle phase de conflit régional ». Le sénateur américain Chris Murphy, une des principales voix de la politique étrangère du Parti démocrate, a affirmé que cet assassinat ne rendra pas l’Amérique, Israël ou le monde plus sûr.

                                                                                                                  

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