Les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien lors du sommet lundi 9 décembre - Photo AP

Les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien étaient réunis ce lundi 9 décembre à Paris pour tenter de trouver une issue à un conflit qui a fait plus de 13.000 morts dans le Donbass depuis 2014. Leurs discussions ont permis d’avancer sur des points cruciaux pour le processus de paix dans l’Est de l’Ukraine.

Des avancées…

Les présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine, ukrainien  Volodymyr Zelensky, et la chancelière allemande Angela Merkel ont réaffirmé leur volonté de parvenir à un cessez-le-feu complet d’ici la fin de l’année. Ils sont également tombés d’accord sur la nécessité de libérer et d’échanger les prisonniers de guerre d’ici la fin de l’année. Ils ont encore convenu de mettre en œuvre un plan de déminage et un accord de désengagement qui devra aboutir au plus tard le 20 mars 2020.      

Une confiance rétablie…

A défaut de faire des miracles, ce sommet aura permis de rétablir la confiance entre Moscou et Kiev.

Les relations entre les deux pays avaient été mises à mal par le référendum de 2014, à la suite duquel la Crimée avait été rattachée à la Russie.   

L’an dernier, le président ukrainien d’alors, Petro Porochenko, avait même évoqué la « menace d'une guerre totale » avec la Russie après un accrochage en mer Noire.

C’est dire à quel point les dix minutes d’entretien qu’ont eues Messieurs Poutine et Zelensky à la suite du sommet quadripartite de lundi ont pris des allures d’évènement historique. 

Lors de la conférence de presse conjointe donnée à l’issue du sommet, le maître du Kremlin s’est voulu optimiste, saluant un « pas important » vers une désescalade et « sans doute » un dégel. « Le processus est en train de se développer dans la bonne direction, parce qu’il y a eu des échanges de prisonniers, parce que nous sommes arrivés à un désengagement sur des points clés et parce que nous nous sommes retrouvés dans ce format Normandie », a-t-il déclaré. 

Des progrès sur le terrain…

Sur le terrain, la détente est palpable. Le 10 décembre, l’opposition aux autorités de Kiev a déclaré qu’elle se tenait prête à échanger 53 prisonniers ukrainiens contre 88 militaires à la fin de cette année, et ce conformément à l’accord conclu par les dirigeants des deux pays. Un échange de 70 prisonniers avait déjà eu lieu en septembre. 

Le 17 novembre, c’est à dire à 3 semaines du sommet, Moscou avait remis à l'Ukraine trois navires militaires saisis un an plus tôt au large de la Crimée.

Ces derniers jours, la situation était relativement calme dans l'Est ukrainien, ce qui témoigne d’une observation stricte par les parties en présence des accords conclus par les dirigeants des 4 pays.

Des perspectives…

Les défis à relever sont de taille pour ramener une paix durable dans le Donbass. Cependant, des avancées importantes ont été enregistrées et les dirigeants ont convenu de tenir une nouvelle rencontre dans le même format dans les quatre prochains mois, notamment au sujet des élections locales.

Déjà de la lumière au bout du tunnel... On voudrait le croire, en tout cas… Sauf que, jeudi 12 décembre, l’Union européenne a prolongé de 6 mois ses sanctions économiques contre la Russie, sanctions liées au conflit dans l’Est de l’Ukraine.