 De la fumée et des flammes s'échappent suite à une frappe aérienne israélienne sur la bande de Gaza, le 7 avril 2023. Photo: AP |
Recrudescence des violences
Cette flambée de violence a débuté le 5 avril lors d’une intervention de la police israélienne dans la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l’islam, pour, selon elle, déloger des «agitateurs» qui y avaient introduit «des feux d’artifice, des bâtons et des pierres». Plus de 350 Palestiniens ont été arrêtés. Ces heurts à l’intérieur d’un milieu de culte emblématique sont survenus alors que musulmans et juifs célèbraient respectivement le ramadan et la semaine de Pessah, dans un climat particulièrement tendu entre Palestiniens et Israéliens depuis le début de l’année.
Vendredi, Israël a déclaré avoir attaqué le sud du Liban et Gaza, en représailles aux tirs de 34 roquettes effectués par le Hamas contre son territoire depuis le Liban. C’est la première fois qu’Israël confirme avoir frappé le territoire libanais depuis un an. Le même jour, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a signé un décret pour renforcer les forces de l’ordre et se préparer à une éventuelle escalade de violence.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé la Syrie en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan, après des tirs similaires depuis le Liban voisin et la bande de Gaza ces derniers jours.
En Cisjordanie, les affrontements n’arrêtent pas de s’enchaîner depuis le 5 avril. Le dernier en date remonte au 10 avril dans un camp de réfugiés à Jericho. Un Palestinien de 15 ans a été tué et au moins cinq autres personnes ont été blessées.
 La police israélienne se déploie à la mosquée Al-Aqsa, le mercredi 5 avril 2023. Photo: AFP/TTXVN |
Tentatives d’apaisement des tensions
Selon la chaîne télévisée arabe al-Jazeera, la situation au Moyen-Orient est extrêmement dangereuse et inquiétante. Dans le sud du Liban, les représailles entre Israël et le Hamas risquent d’impliquer le Hezbollah, le plus grand groupe islamiste armé du Liban contre lequel l’armée israélienne a connu de sanglants affrontements par le passé. En Cisjordanie et dans la bande de Gaza, si les tensions continuent de s’aggraver, une nouvelle spirale de violence risque d’éclater dans un proche avenir et les conséquences pourraient être pires que celles des révoltes palestiniennes de l’Intifada dans l’histoire.
La communauté internationale réagit et s’efforce de stopper cette recrudescence d’animosité.
Ce samedi 8 avril, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a eu une conversation téléphonique avec son homologue israélien, Isaac Herzog, alors que le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s’est entretenu au téléphone avec le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, pour demander à Tel Aviv d’arrêter tout acte de violence.
Samedi aussi, le chef de la diplomatie et de la sécurité de l’Union européenne, Josep Borrell, a appelé toutes les parties à la retenue notamment au moment des fêtes religieuses les plus importantes des musulmans comme des juifs. L’Union européenne exige la cessation de toute forme d’affrontement, a-t-il souligné.
La Chine, la Russie, le Royaume-Uni ou encore la France ont également multiplié leurs appels au calme, insistant sur l’urgence de trouver une solution adéquate à la question palestinienne.