Le
président américain Donald Trump. Photo : AFP
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Le 19 septembre 2020, le secrétaire d’État
américain, Mike Pompeo, a affirmé que les sanctions de l’ONU contre l’Iran levées auparavant avaient été remises en vigueur en vertu du
mécanisme dit de « snapback » (rétablissement) prévu par la
Résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU. Il a également
assuré que le gouvernement américain n’hésiterait pas à mettre en place un
système de sanctions dites secondaires pour punir tout pays ou entité qui
violerait ces sanctions.
Washington
seul contre tous
Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les
Affaires étrangères et la politique de sécurité. Photo: AFP/AVI
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Quelques heures après cette annonce,
le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué
une initiative illégitime qui ne peut avoir de conséquences légales internationales
pour les autres pays. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont fait savoir
que cette initiative était sans effet en droit dans une lettre adressée au
Conseil de sécurité de l’ONU. Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les
Affaires étrangères et la politique de sécurité, a rejeté, dans un communiqué
le droit des États-Unis à rétablir unilatéralement les sanctions
internationales contre l'Iran sur la base d’un accord dont ils s’étaient retirés
en 2018. Il a affirmé en outre qu’il fera tout son possible pour assurer la préservation et la pleine mise en œuvre de l’Accord
sur le nucléaire iranien, qui est selon lui un pilier clé de l'architecture
mondiale de non-prolifération et le garant de la sécurité régionale et
mondiale.
Dans une lettre adressée au président du
Conseil de sécurité le 20 septembre, le secrétaire général de l’ONU Antonio
Guterres a fait savoir que les Nations unies s’opposaient au rétablissement des
sanctions contre l’Iran du moins tant que les États-Unis n’auraient pas
obtenu l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU.
Des
conséquences imprévisibles...
La menace de Washington de punir tout
pays qui violerait les sanctions contre Téhéran oblige ses alliés européens à choisir
entre s’opposer aux États-Unis ou protéger l’accord nucléaire iranien. Selon
les experts, la solution optimale pour les pays alliés serait alors de maintenir
les négociations avec l’Iran jusqu’à la publication des résultats de l’élection
présidentielle américaine du 3 novembre. Deux scénarios seraient alors
possibles : soit l’adversaire démocrate de Donald Trump, Joe Biden,
remporte l'élection présidentielle et une sortie de crise peut être envisagée car
il a promis de réengager les États-Unis dans l’accord de Vienne, soit Donald
Trump est réélu et les alliés des
États-Unis en Europe devront alors décider de sacrifier ou non leurs relations
avec Washington pour protéger l’accord sur le nucléaire iranien. Ce qui est
sûr, c’est que quel que soit le résultat du scrutin, l’avenir du JCPOA est compromis.