Photo d'illustration
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Les conservateurs ont décroché 365 sièges sur 650, soit 39
sièges de plus que la majorité absolue (326). Selon le Premier ministre Boris
Johnson, cette victoire montre la « décision irréfutable, irrésistible et
incontestable » des Britanniques de sortir de l’Union européenne. Aussi
a-t-il annoncé un vote à la Chambre des communes sur la loi encadrant la sortie
du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Fort de sa majorité, Boris Johnson devra faire passer cette
loi à temps et tenir ainsi sa promesse de réaliser le Brexit le 31
janvier 2020.
Mais cette échéance ne vaut que sur le plan politique. Après cette date, Londres et Bruxelles devront encore mener d'âpres négociations pour
parvenir à un accord commercial définissant leurs relations à l'issue d'une
période de transition prévue jusqu'à fin 2020.
Si Boris Johnson
assure qu'il y parviendra sans prolongation de ce délai, plusieurs officiels
européens affirment que cela est tout simplement impossible.
Il est en effet peu probable que l'Union européenne laisse
facilement le Royaume-Uni accéder au marché unique si Boris Johnson fixe ses
propres règles qui risquent de nuire aux économies européennes.
D’autres défis attendent le Premier ministre britannique. Les
opposants au Brexit n’ont pas l’intention d’abandonner si facilement le jeu. Parmi
les opposants les plus farouches, la Première ministre écossaise,
l’indépendantiste Nicola Sturgeon, selon laquelle «Boris Johnson a obtenu avec
cette élection un mandat pour sortir l'Angleterre de l'Union européenne», mais
pas l'Ecosse. Elle a ainsi réclamé l’organisation d’un deuxième référendum
sur l’indépendance de l’Écosse.
Dans un autre coin du Royaume, le scrutin pourrait avoir un
effet déstructurant et donner un nouveau souffle aux aspirations à la
réunification de l'Irlande, divisée entre la province britannique du Nord, qui
a voté contre le Brexit, et la république d'Irlande, membre de l'Union
européenne. Bref, si la victoire
électorale de Boris Johnson ouvre la voie au Brexit fin janvier, elle
risque aussi de mettre à mal l'unité du Royaume.