Donald Trump (gauche) et Joe Biden (photo: AFP/TTXVN) |
A 5 jours du scrutin, les analystes se demandent quel type de relation est envisageable entre l’Asie du Sud-Est et les États-Unis.
Du pivot vers l’Asie à la stratégie pour la région Indo-Pacifique
Lorsqu’en 2011, il a lancé son projet de « pivot » asiatique, Barack Obama, alors président des États-Unis, souhaitait faire basculer le « centre de gravité » de la diplomatie américaine vers l’Asie-Pacifique, au détriment des Européens. Le renforcement des partenariats avec les pays d’Asie du Sud-Est, aussi bien sur le plan politique, que militaire ou commercial, aura été l’une des priorités de son administration. Chacun se souvient par ailleurs que les États-Unis étaient alors partie prenante de l’accord de partenariat transpacifique (TPP), qui est devenu ensuite l’accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP).
Mais la victoire de Donald Trump en 2016 aura marqué un changement radical. Dès 2017, le nouveau locataire de la Maison Blanche décidait de retirer les États-Unis du TPP avant d’initier une nouvelle stratégie pour la région Indo-Pacifique. Cette stratégie vise avant tout à endiguer l’expansion chinoise dans la région en multipliant les partenariats avec l’Inde, le Japon et la République de Corée.
En cas de victoire le 3 novembre, Donald Trump poursuivra une politique étrangère dure vis-à-vis de la Chine. Les pays du Sud-Est asiatique devraient alors rester fidèles à leur choix : « assurer un équilibre » dans leurs relations avec les deux plus grandes puissances mondiales.
Si Joe Biden occupait la Maison-Blanche, Washington retournerait au multilatéralisme et au libre-échange, choses auxquelles l’Asie du Sud-Est s’attend.
Quelle relation entre l’Asie du Sud-Est et les États-Unis ?
De l’avis des analystes, que le prochain président américain soit démocrate ou républicain, une chose est sûre : la politique américaine vis-à-vis de l’Asie en général et de l’Asie du Sud-Est en particulier devrait connaître des modifications importantes. Joe Biden, s’il remportait l’élection, ne serait pas un deuxième Barack Obama. Une nouvelle stratégie pour l’Asie et l’Asie du Sud-Est serait ainsi mise en place. Quant au président milliardaire, il devrait apporter des changements à son actuelle politique avec l’Asie.
Cependant, chose est sûre également : l’Asie du Sud-Est, l’une des régions les plus dynamiques du monde qui dispose d’une position géopolitique stratégique, restera un partenaire de première importance sans le soutien duquel les États-Unis ne sauraient maintenir le poids qu’ils souhaitent en Asie mais aussi dans le monde.