Les drapeaux américains et iraniens. Photo: AFP |
L’accord en question concerne quatre prisonniers iraniens qui devraient ainsi être échangés contre autant de prisonniers américains. Il autorise également le déblocage de biens iraniens gelés, principalement en République de Corée.
Les quatre prisonniers iraniens concernés par cet accord sont détenus aux États-Unis pour avoir contrevenu à l’embargo décrété par Washington à l’encontre de Téhéran. Quant à leurs vis-à-vis américains, ils sont depuis plusieurs années sous les verrous en Iran, pour des faits d’espionnage. Pour ce qui est des biens gelés, il faut savoir que sous la pression de Washington, 7 milliards de dollars de réserves iraniennes ont été bloqués par Séoul.
Des négociations qui riment avec…
Lancées en avril 2021 à Vienne, les négociations sur la relance du Plan d’action global conjoint ont été suspendues une première fois en mars 2022, en raison de divergences politiques trop forte entre Téhéran et Washington. Elles ont finalement repris en août, avec notamment un projet de texte soumis par l’Union européenne, autour duquel Iraniens et Américains se sont affrontés à fleurets mouchetés. Téhéran a remis en cause, et à plusieurs reprises, la «crédibilité» du projet d’accord, tel qu’il est actuellement esquissé. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a néanmoins insisté sur la nécessité de rester sur une approche diplomatique, laissant ainsi la porte ouverte au dialogue.
Si l’on en croit le porte-parole de la diplomatie iranienne, il est encore possible de penser que le Plan d’action global conjoint va être un jour réactivé. Il faut dire que les pays européens impliqués jouent un rôle de médiateur qui commence à porter ses fruits…
… tergiversations
Si elle se produisait maintenant, la réactivation du Plan d’action global conjoint arriverait à point nommé. L’hiver approche, et le spectre d’une pénurie énergétique se fait de plus en plus menaçant, notamment en Europe… Or il se trouve que l’un des termes de l’accord prévoit qu’en échange de la suspension de ses programmes nucléaires, Téhéran pourrait à nouveau commercialiser du gaz et du pétrole… La République islamique pourrait notamment fournir un million de barils de pétrole par jour, ce qui serait salvateur pour le vieux continent…
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères lors d'un point presse à Téhéran. Photo: IRNA/AVI |
L’une des pierres d’achoppement qui demeure concerne la supervision, les occidentaux voulant se donner les moyens de vérifier que l’Iran tient bien ses engagements. De son côté, Téhéran veut s’assurer que les États-Unis ne vont pas à nouveau faire volte-face. Les Iraniens savent pouvoir compter sur Joe Biden pour se conformer à un accord, mais rien ne leur garantit que la personne qui lui succèdera à la Maison Blanche en fera autant, à plus forte raison si cette personne s’appelle Donald Trump, ce qui n’est évidemment pas à exclure…
Le contexte étant ce qu’il est, la communauté internationale ne peut pas s’offrir le luxe de tergiverser sur cette question du nucléaire iranien. Il faut donc conclure un accord… vaille que vaille…