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Les
défis au sein du bloc
L’augmentation de 2% des dépenses militaires des pays
membres de l’OTAN a dominé tous les débats de l’organisation avant ce sommet. Si le président américain Donald Trump accuse régulièrement
ses alliés de ne pas partager équitablement le fardeau des dépenses militaires
et que son homologue français Emmanuel Macron estime l’organisation en état de «mort cérébrale», les
sujets de crispation devraient cependant se focaliser sur la
Turquie. De l’offensive en Syrie contre les Kurdes à l’acquisition de système S400 auprès de la Russie, Ankara joue la provocation. Une semaine avant le
sommet, la Turquie a refusé de soutenir les plans de défense préparés par
l’Otan pour les États baltes et la Pologne tant que l’Alliance ne lui apportera
pas un soutien politique plus marqué dans le combat qu’elle a engagé contre les
combattants kurdes dans le nord de la Syrie. Sans l’approbation des Turcs,
l’Otan aura plus de difficultés à mettre en place ses plans militaires de
défense conçus pour la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie dans l’éventualité
d’une agression russe. Plusieurs pays et experts sont sceptiques sur l’avenir de
la Turquie au sein de l’OTAN même si "d'un point de vue stratégique,
l'Otan n'a aucun intérêt à se passer de la Turquie". L’armée turque est en
effet la deuxième armée en termes numériques sur la liste des pays membres de
l'Otan.
Le sommet de l’OTAN se déroule alors que chacun de
ses pays membres fait face à de nombreux défis de politique intérieure. Le
président Donald Trump a défié les démocrates en refusant de participer cette
semaine à la procédure de destitution lancée contre lui. En France, le
président Emmanuel Macron s’apprête à faire face le 5 décembre à la plus
importante mobilisation sociale depuis le début de son quinquennat. En
Allemagne, l'avenir politique de la chancelière allemande, qui entend rester à
son poste jusqu'en 2021, est mouvementé. Le SPD, son partenaire au sein de la
coalition gouvernementale, vient de se choisir une nouvelle direction penchant
à gauche. Au sein de l’Alliance même, il existe des divergences concernant le
dossier nucléaire iranien ou encore le projet de gazoduc germano-russe Nord
Stream 2.
OTAN
face à un tournant historique
Pour l’Otan, l’âge de la retraite ne sonne pas à 70 ans.
Même en état de «mort cérébrale» si l’on en croit Emmanuel Macron,
l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord reste un acteur géopolitique de
premier plan. Le sommet des chefs d’État et de gouvernement, mardi et mercredi
à Londres, qui célébrera le 70e anniversaire de l’Alliance fondée le
4 avril 1949, le montrera une nouvelle fois. Force est de constater que l’OTAN est
face à un tournant décisif de son histoire. Tous les pays membres de l’Alliance devraient
s’unir pour rechercher ensemble une nouvelle stratégie de développement.