Migrants : l'Europe reste divisée sur les réponses à apporter

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - A une semaine du sommet de Bruxelles, les pays européens peinent à se mettre au même diapason. Et c’est encore une fois la question des réfugiés qui est la cause des dissonances, l’Italie et Malte ayant refusé d’ouvrir leurs portes à l'Aquarius, un navire transportant plus de 600 migrants recueillis en Méditerranée.
Migrants : l'Europe reste divisée sur les réponses à apporter - ảnh 1Les migrants recueillis en Méditerranée - Photo AFP/TTXVN

Désaccords, manque de volonté, pressions de l'extrême droite... L'Union européenne n'a pas encore de réponse coordonnée face à la crise migratoire qui dure depuis 2015 et ce, au détriment des réfugiés qui continuent d’affluer vers le Vieux Continent malgré les dangers.

Des remous…

Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont rencontrés le 19 juin à Berlin. L'occasion, pour le président français et la chancelière allemande, de faire front commun, notamment sur le dossier de la crise migratoire, et ce une semaine après l’épisode de l’Aquarius. L’Italie, en première ligne depuis des années face à l'afflux des demandeurs d'asile, a en effet déclenché une nouvelle crise dans l'UE après la décision de son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini (extrême droite) de refuser d’accueillir ce navire chargé de migrants venus d’Afrique. Après une odyssée d'une semaine en Méditerranée, les 630 migrants de l’Aquarius sont finalement arrivés en Espagne. Mais leur sort est loin d’être scellé pour autant.

Lors de sa rencontre le 18 juin à Berlin avec Angela Merkel, le nouveau président du Conseil italien Giuseppe Conte, dont les vues sur l'immigration sont diamétralement opposées à celles de la chancelière allemande, a de nouveau réclamé la modification des règles de Dublin qui font porter la responsabilité de l'examen de la demande d'asile d'un réfugié au premier pays de la zone à l'avoir accueilli.

A Berlin, Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont accordés sur un renforcement massif de Frontex, l'agence qui patrouille le long des côtes européennes, sur la création de centres de tri en Afrique et sur l'harmonisation du droit d'asile. La chancelière a insisté sur la nécessité d’agir d’abord sur les causes des migrations, ce qui suppose des aides au développement, mais aussi et surtout la stabilisation des situations politiques outre-Méditerranée. Or, le dossier est sensible pour Angela Merkel qui se trouve affaiblie politiquement sur cette question. La chancelière allemande doit compter avec l’aile droite de son gouvernement et en particulier avec son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer. Ce dernier lui a fixé un ultimatum de deux semaines pour négocier une solution européenne au défi migratoire. Faute d’accord européen, Horst Seehofer, qui se trouve être le président de l’Union chrétienne-démocrate (CSU), a prévenu qu’il fermerait les frontières de l’Allemagne, prenant ainsi le risque d’être limogé, mais faisant encourir à la chancelière celui de voir sa coalition gouvernementale chuter…  

… qui agitent le navire Europe

La gestion des migrants doit être européenne. Cette approche est soutenue par tous les pays européens. Force est de constater néanmoins que trois ans après le déclenchement de la crise, aucune réponse commune n’a été trouvée. La polémique de l'Aquarius a même ravivé les tensions entre les pays européens. L'Europe ne parvient pas à se mettre d'accord sur l'accueil à réserver, ou non, aux réfugiés affluant sur ses côtes. Plusieurs pays appellent à ouvrir les frontières pour que chacun prenne sa part du flux migratoire, d'autres refusent catégoriquement d'accueillir des migrants sur leur sol, ou d'instaurer des quotas par pays.

Dans ce contexte, le sommet de Bruxelles est forcément très attendu. Mais la crise migratoire, elle, n’attend pas…

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