L'Inde conclut avec succès des élections législatives historiques

Quang Dung
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(VOVWORLD) - Ce mardi 4 juin, l’Inde a commencé à dépouiller les bulletins des élections législatives qui se sont achevées le premier juin, après six semaines de scrutin. Au total, environ 642 millions d’Indiens ont pris part à ce scrutin marathon, au terme duquel 543 parlementaires de la Chambre basse du Parlement, seront élus. À l’issue du scrutin, le parti majoritaire désignera un Premier ministre. Le succès de ce scrutin permettra à l’Inde de relever les défis socioéconomiques majeurs au cours des cinq prochaines années.
L'Inde conclut avec succès des élections législatives historiques - ảnh 1Un bureau de vote lors de la dernière phase des élections générales à Jalandhar, en Inde, le 1er juin 2024. Photo: AFP/AVI

Un scrutin historique

Les élections législatives du pays le plus peuplé au monde se sont déroulées avec succès. Au cours des six semaines de ce scrutin, malgré quelques préoccupations en matière de sécurité, en particulier dans certains États du Sud et dans certains États comptant un grand nombre d'électeurs musulmans, aucun incident majeur ne s’est produit.

Malgré une vague de chaleur intense entre mars et mai ayant entraîné plusieurs dizaines de milliers de cas de coup de chaleur et au moins 50 décès en Inde, le taux de participation électorale n’a diminué que légèrement. Plus de 66% des quelques 970 millions d’électeurs indiens ont pris part à ce scrutin, soit une baisse d'environ 1% par rapport aux élections générales de 2019, selon le commissaire électoral en chef, Rajiv Kumar. 

«Nous avons établi un record mondial avec 642 millions d'électeurs. Ce chiffre est 1,5 fois supérieur à celui des pays du G7 et 2,5 fois supérieur à celui de l’ensemble des 27 pays membres de l’Union européenne. C’était vraiment incroyable», a-t-il déclaré.

Effectivement, cette année, plus de 750 partis politiques ont pris part à ce scrutin. Bien que le nombre de partis en lice soit considérable, les élections sont principalement caractérisées par une compétition entre l’Alliance nationale démocratique, dirigée par le Parti du peuple indien (BJP) du Premier ministre Narendra Modi, et l’Alliance inclusive de la nation indienne pour le développement, menée par le principal parti d'opposition, le Congrès national indien. Il est indéniable que sous la direction du Premier ministre Narendra Modi et du BJP, l’Inde a enregistré des avancées notables sur le plan du développement économique, un facteur clé qui contribue au soutien de nombreux électeurs envers le BJP.

En tant que première puissance démographique mondiale et cinquième puissance économique, l’Inde a connu une croissance du PIB de 8,2% au cours de l’année fiscale 2023-2024, qui s'est achevée à la fin du mois de mars. De plus, sous la gouvernance du Premier ministre Modi, l’Inde a renforcé sa position sur la scène internationale, émergeant comme un membre crucial du groupe des nouvelles économies émergentes (BRICS), ainsi qu'un partenaire stratégique prioritaire pour de nombreuses grandes puissances, tout en demeurant un pilier des pays du «Sud Global». Sur le plan national, la promotion du nationalisme hindou a permis au BJP du Premier ministre Narendra Modi de consolider sa base électorale.

L'Inde conclut avec succès des élections législatives historiques - ảnh 2Des électeurs font la queue pour voter à Varanasi, le 1 er juin 2024. Photo: AFP/AVI

Les défis post-électoraux

Malgré cela, le pays le plus peuplé du monde devra faire face à de nombreux défis post-électoraux.

Sur le plan économique, même si l’Inde est actuellement la 5e économie mondiale et pourrait se hisser à la 3e place d’ici 2 ans, son revenu moyen par habitant reste le plus faible parmi les économies du G20. En particulier, le chômage est à l’heure actuelle la plus grande préoccupation de l’Inde. Le taux de chômage en Inde a atteint 8,1% en avril, selon les dernières données de l'institut de recherche économique Center for Monitoring Indian Economy (CMIE). Le chômage chez les 15-29 ans s’est quant à lui élevé à 17%. 

Par ailleurs, les observateurs soulignent également les inégalités croissantes au sein de la société indienne, notamment entre les zones urbaines et rurales. Selon l’économiste Ashoka Mody, de l’Université de Princeton des États-Unis, la décision du gouvernement de Narendra Modi d’augmenter les allocations de subsistance n’est qu’une solution à court terme qui ne serait pas en mesure de venir en aide aux familles démunies sur le long terme. Partageant ce point de vue, le sociologue indien Pushpendra Kumar Singh, indique: 

"Une forte croissance économique du PIB peut contribuer à atténuer les difficultés rencontrées par les populations défavorisées en Inde. Cependant, elle peut aussi accentuer les inégalités dans le pays, creusant ainsi le fossé entre les riches qui s'enrichissent davantage et les pauvres qui demeurent dans la pauvreté et doivent redoubler d'efforts pour subvenir à leurs besoins."

En plus des défis économiques, le nouveau gouvernement doit également s'attaquer à de nombreuses autres questions complexes liées aux religions et à la société, alors que les tensions entre la majorité hindoue et la minorité musulmane se sont aggravées ces dernières années. De plus, la colère grandissante des agriculteurs, manifestant en masse depuis 2023 pour réclamer une hausse des revenus, constitue un problème majeur auquel le gouvernement indien doit accorder une attention particulière. Il est crucial de prévenir une explosion des tensions sociales dans ce pays surpeuplé et extrêmement diversifié, tant sur le plan religieux que culturel.

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