L’Europe, victime du conflit russo-ukrainien

Ba Thi ​
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(VOVWORLD) - Si les répercussions du conflit russo-ukrainien sont ressenties partout dans le monde, l’Europe, elle, semble subir le coup le plus dur. Hausse des prix de l’énergie et des matières premières, ralentissement de la croissance économique, turbulences sur les marchés financiers et perturbations sur la scène politique: voilà les principales conséquences, visibles, de la crise ukrainienne.

Une situation chaotique

Le 24 octobre, le Parti conservateur au pouvoir au Royaume-Uni a élu le nouveau Premier ministre. C’est Rishi Sunak, 42 ans, qui succédera à Liz Truss, qui a démissionné le 20 octobre, moins de six semaines après avoir été nommée. En moins de deux mois, la deuxième économie européenne a donc changé de Premier ministre à deux reprises. Arrivé au pouvoir alors que l’Europe est entrée en récession, l’ancien ministre des Finances de Boris Johnson devra diriger un pays durement frappé par l’envolée des prix énergétiques et alimentaires. L’inflation atteint déjà 10,1%, son plus haut niveau depuis 40 ans. Il devra également faire face à la pression du Parti du Travail, la principale opposition, qui veut convoquer des élections anticipées.

Le Royaume-Uni n’est pas la seule victime des impacts dévastateurs de la crise ukrainienne. En Italie, la Première ministre Giorgia Meloni, en fonction depuis le 20 octobre, et son cabinet nouvellement créé ont également pour mission de stabiliser les prix énergétiques et de rabaisser l’inflation.

En France, le gouvernement d’Emmanuel Macron doit apaiser la colère de milliers de manifestants à travers le pays qui protestent contre la flambée des prix, alors que l’inflation et le taux de chômage sont en forte hausse. La semaine dernière, plusieurs rassemblements ont dégénéré, faisant craindre la reproduction des violences de 2018.

En Allemagne, où la situation semble être moins tumultueuse, les habitants sont confrontés à des défis similaires, alors que la première économie de l’Union européenne se trouve également au plus proche d’une récession. Selon les statistiques de l’Institut de recherches économiques (IFO), le PIB allemand perdrait 0,3% en 2023, avec pour causes: la pénurie de gaz et la hausse de l’inflation. Le taux d’inflation prévu pour 2022 et 2023 est respectivement de 8,1% et 9,3%.

Quelle solution?

Bien que l’ampleur des défis et la situation soient différentes dans chacun des pays, la raison reste la même: les conséquences directes ou indirectes de la crise ukrainienne, ont estimé des analystes indépendants. Selon eux, il est urgent de résoudre cette crise pour stopper ses impacts dévastateurs sur l’économie et la sécurité des nations.

Cet argument est partagé par plusieurs gouvernements. Le ministre des Affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, a averti que la crise énergétique actuelle pourrait perdurer jusqu’en 2024, voire plus. D’après lui, cette crise s’explique par des raisons géopolitiques fondamentales liées à la sécurité et nécessite donc des solutions à long terme. En d’autres termes, ce sont les sanctions qu’avait imposées l’Union européenne contre la Russie qui ont provoqué la crise énergétique. Ainsi, pour s’en sortir, il est impératif de mettre fin au conflit russo-ukrainien plutôt que de durcir les sanctions, a proposé le chef de la diplomatie hongroise.

Partageant cet avis, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a multiplié les actions pour tenter de mettre un terme pacifique à ce conflit. La porte de la paix devra rester grande ouverte, car si la crise en Ukraine est résolue, l’Europe pourra régler les autres crises et stabiliser la situation, a-t-il expliqué. 

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