Les réfugiés dans la province turque d’Edirne, près de la frontière avec la Grèce. Photo : AVI
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Après la tenue, le 9 mars dernier à Bruxelles, de leur première discussion sur la crise migratoire, les dirigeants de l’Union européenne et de la Turquie se retrouveront le 26 mars pour tenter de parvenir à un accord.
Pourquoi la Turquie ouvre-t-elle ses frontières ?
Pour rappel, le 18 mars 2016, la Turquie signait un pacte migratoire avec les vingt-huit pays de l’Union européenne pour faire cesser l’arrivée quotidienne de milliers de migrants sur les îles grecques. Cet accord prévoit le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie en contrepartie d’un soutien financier de la part de l’Union européenne et l’ouverture de négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’Union.
Au cours des trois dernières années, le nombre d’arrivées de migrants sur les îles grecques avait baissé de 7000 par jour à quelques centaines. Mais la tendance a été inversée en 2019. Pour cause, l’Union européenne ne veut plus poursuivre les négociations sur l’éventuelle adhésion de la Turquie, qui accentue les répressions à l’intérieur de son pays.
Las des atermoiements de l’Union europénne et de son refus de le sauver du bourbier syrien dans lequel il est empêtré, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé, en février dernier, l’ouverture de ses frontières avec l’Europe. Aussitôt après cette annonce, des milliers de migrants ont traversé les frontières turques, à l’assaut des zones littorales et des frontières grecques et bulgares.
L’Europe face à une double crise
Cette situation a obligé l’Union européenne à se remettre à la table des négociations avec la Turquie. Le 9 mars, lors de leur première discussion, les deux parties ont convenu de créer un groupe de travail chargé de concrétiser le pacte migratoire conclu en 2016. Bruxelles a également accepté d’accorder des aides financières à la fois aux réfugiés, à la Grèce et à la Turquie.
La 2e discussion prévue le 26 mars, intervient dans un contexte particulièrement difficile. Outre le Brexit et les divergences au sein du bloc en matière d’économie et de budget commun, l’Union européenne est devenue le plus grand foyer de la pandémie de Covid-19.
Il semble clair aujourd’hui que la question migratoire ne sera jamais résolue sans que la guerre en Syrie ne cesse pour de bon. Or, l’Union européenne n’y peut rien. Son rôle dans la région s’amenuise. Le coronavirus l’affaiblit encore davantage. Entre l’urgence sanitaire et la crise migratoire, l’Europe devra choisir sa priorité.