Le Vietnam a signé 10 accords de libre-échange (ALE) et est sur le point d’en conclure de nouveaux. Ces nouvelles réglementations imposent au mouvement syndical national de se réorganiser et de se renouveler pour conserver son monopole.
Photo: Lamketoan.vn
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Les défis de la mondialisation
Les questions sociales dont les droits des travailleurs font désormais partie de la majorité des accords de libre-échange dont le Vietnam est ou sera signataire. L’enjeu est d’améliorer les conditions de travail et de s’assurer que les profits soient partagés entre les employeurs et les salariés.
Le 8 mars 2018, le Vietnam et onze autres pays d’Asie-Pacifique ont signé l’accord de partenariat global et progressiste transpacifique (CPTPP). D’après Ngo Duy Hiêu, chef du comité chargé de la relation de travail de la Confédération du travail du Vietnam (CGTV), cet accord offrira aux syndicats vietnamiens de nouvelles opportunités de développement mais les contraindra aussi à relever des défis de taille:
«Le CPTPP autorise les ouvriers vietnamiens à créer leur propre syndicat. Compte tenu de cette disposition, la CGTV ne détient plus le monopole de la représentation syndicale au Vietnam et la concurrence avec les syndicats nouvellement créés sera inévitable. Comment faire pour maintenir et accroître le nombre de nos militants? Comment maintenir les activités du syndicat si son budget diminue? Nous devons trouver la réponse à ces questions.», dit-il.
Un renouvellement est indispensable
Pour conquérir la confiance des salariés et rassembler de nouveaux militants, les syndicats membres de la CGTV doivent renouveler leur fonctionnement et leurs activités. Le cœur de la préoccupation syndicale doit être la résolution des conflits au travail, l’amélioration des conditions de travail et du niveau de vie des salariés. Les organisations syndicales se doivent d’être à l’écoute et à la disposition des salariés.
«La concurrence sera âpre. Les syndicats existants doivent montrer aux salariés leur utilité et leur capacité à défendre leurs droits en cas de litige. Ils doivent également soutenir et accompagner les travailleurs et faire respecter leurs droits sociaux et politiques. Il est essentiel aussi de créer une proximité forte avec les salariés pour mieux comprendre leurs attentes et besoins.», propose Phùng Huu Phu, vice-président permanent du Conseil central de théorie.
En tant que membre du Conseil national du salaire, la CGTV doit veiller à ce que les augmentations du SMIC soient répercutées par l’ensemble des employeurs aux salariés concernés. Conformément aux ALE, elle doit également participer à l’élaboration des lois ou amendements du Code du travail.
Pour s’adapter à la nouvelle conjoncture, les statuts des syndicats seront révisés et soumis à l’approbation du prochain congrès national de la CGTV et un plan de renouvellement des activités des organisations syndicales a été élaboré.