Les relations se dégradent entre les deux Corées

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - La République populaire démocratique de Corée a coupé, ce mardi 9 juin, ses canaux de communication, notamment militaires, avec l’« ennemi» sud-coréen…    

Les relations se dégradent entre les deux Corées - ảnh 1 Photo d'illustration

C’est en réponse à des lâchers de prospectus hostiles au régime que Pyongyang a ainsi décidé de couper les ponts.  

Des relations depuis longtemps dans l'impasse

Ce n’est pas la première fois, loin s’en faut, que des militants sud-coréens envoient au-dessus de la ligne de démarcation des ballons chargés de prospectus dénonçant le bilan du régime en matière de droits humains ou pointant du doigt ses ambitions nucléaires.  

Pyongyang avait menacé la semaine dernière de fermer le bureau de liaison avec la République de Corée et de prendre des mesures supplémentaires pour faire «souffrir» Séoul. Kim Yo-jong, l’influente sœur de Kim Jong-un, avait également menacé de rendre caduc l’accord militaire passé entre les deux pays en septembre 2018 lors de la visite de Moon Jae-in à Pyongyang. L’accord en question est destiné à apaiser les tensions à la frontière commune, mais force est de constater qu’il n’a pour l’instant été suivi d’aucun effet.  

Cette rupture intervient à un moment où les relations entre les deux voisins se trouvent dans l’impasse, et ce malgré trois sommets en 2018 entre le dirigeant nord-coréen et le président sud-coréen.

Pyongyang a mis un terme à la plupart de ses contacts avec Séoul après l’échec du sommet entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump en février 2019 à Hanoï. Kim Jong-un a demandé à Séoul de retirer ses infrastructures du site touristique du mont Geumgang, qui est le symbole de la coopération économique intercoréenne. Pyongyang a également refusé une aide alimentaire de 50 000 tonnes de riz, offerte par Séoul. Quant aux opérations du bureau de liaison, elles étaient déjà suspendues à cause de la pandémie.  

Une nouvelle crise?

Au cours de leur histoire tourmentée, les deux Corées ont établi pas moins de 49 lignes de communication afin d’apaiser les tensions frontalières, de lever les malentendus et de maintenir la coopération économique et humanitaire. En 2016, la ligne de communication militaire avait déjà été suspendue suite à la fermeture par Séoul du complexe industriel intercoréen de Kaesong, en République populaire démocratique de Corée, avant d’être entièrement été rétablie en 2018. 

Les observateurs soupçonnent Pyongyang de vouloir créer une nouvelle crise en vue de faire pression sur Washington alors que le dialogue sur le dossier nucléaire est au  point mort.

Face aux menaces nord-coréennes, Séoul a fait preuve de patience. La République de Corée a même demandé à l’ONU de lever les sanctions contre Pyongyang. Elle a cherché aussi à minimiser la gravité des rumeurs sur l’état de santé de Kim Jong-un en affirmant que le dirigeant nord-coréen était vivant et en bonne santé.

Par ailleurs, l’ONU, les États-Unis et la Chine ont appelé les deux Corées à redoubler d’effort pour reprendre les négociations, rappelant que juin était un mois symbolique pour la péninsule coréenne. Ce vendredi 12 juin marque en effet le deuxième anniversaire de la première rencontre entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump, et lundi 15 juin, ce sera le 20e anniversaire de la première rencontre entre les dirigeants des deux Corées.

Tout un symbole, en effet…

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