Photo d'illustration
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C’est
une zone de libre-échange de 500 millions d’habitants, représentant 13,5% du
PIB mondial, qui verra donc le jour fin 2018. C’est a priori enthousiasmant,
mais au Vietnam, il faut s’attendre à un certain chamboulement.
Des avantages…
Eu
égard à l’augmentation des exportations et des investissements étrangers
qu’implique son entrée en vigueur, le CPTPP devrait permettre de créer des
emplois, mais aussi d’améliorer les revenus et des conditions d’existence des
travailleurs.
« Chaque
année, entre 20 et 30 mille emplois seront créés », nous explique Lê Quân,
vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales. « Pour
certains secteurs - je pense notamment à l’agriculture et aux hautes
technologies -, on va assister à de grands changements d’effectifs. Mais on va
aussi assister à une nette amélioration de la productivité, je pense. »
… mais pas que…
Il
faut savoir que le CPTPP possède tout un chapitre consacré au travail et que le
Vietnam va être obligé d’adapter ses législations à 8 des conventions
fondamentales de l’Organisation mondiale du Travail, dont 5 ont d’ores-et-déjà été
signées par Hanoi. L’objectif est de garantir les droits des travailleurs
vietnamiens. Sont définis comme prioritaires dans ces conventions la liberté
syndicale (les salariés ont le droit de créer leur propres syndicats au sein de
leurs entreprises), la reconnaissance effective du droit de négociation
collective, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire,
l’abolition du travail des enfants, et la lutte contre la discrimination en
matière d’emploi et de profession. De plus, le CPTPP interdit à ses pays
membres de revoir à la baisse leurs critères dans le domaine du travail. Le
Vietnam va donc devoir consentir un effort d’adaptation assez important, comme
nous l’explique Lê Quân.
« Des
réformes doivent être entreprises pour adapter la loi nationale au droit
international et aux engagements pris », nous dit-il. « L’accent
doit être mis sur la liberté syndicale, mais aussi sur le niveau de
qualification des travailleurs : révolution 4.0 oblige ! »
Le CPTPP
devrait donc permettre au Vietnam de créer plus d’emplois, d’améliorer la
qualification de sa main d’oeuvre et d’accroître sa productivité. Mais
tout a un prix, et il faudra que notre marché du travail se fasse sans doute un
peu violence, mais c’est sans nul doute un mal pour un bien.