Photo d'illustration: YONHAP/AVI |
Un rétablissement impressionnant…
Le 25 mai, les ministres des Finances du G7 ont publié un communiqué affirmant que l'économie mondiale faisait preuve de plus de résilience que prévu. Cette remarque vient étayer l’optimisme des principales institutions économiques et financières internationales. En effet, les Nations Unies, le Fonds monétaire international (FMI) ou l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont tous relevé leurs prévisions de croissance pour l'économie mondiale, cette année. Plus précisément, dans un rapport publié le 16 mai, le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU a noté que certaines grandes économies émergentes avaient obtenu de meilleurs résultats que prévu ces derniers mois, créant une dynamique pour sortir l'économie mondiale du risque de récession. Le Département des affaires économiques et sociales a ainsi relevé ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale cette année à 2,7%, soit 0,3 point de plus que sa propre prévision de janvier.
En ce qui concerne les deux plus grandes puissances du monde, le Département des affaires économiques et sociales table sur un taux de 2,3% pour les États-Unis et de 4,8% pour la Chine, cette année. Le FMI prédit quant à lui à la Chine une croissance de 5%, relevant ainsi de 0,4 point sa prédiction précédente. Cette révision repose sur le fait que le produit intérieur brut de la Chine au premier trimestre a dépassé les attentes, atteignant un taux de croissance de 5,3%, grâce à un commerce plus florissant que prévu et grâce aussi à un certain nombre de mesures politiques supplémentaires du gouvernement chinois. Avant le FMI, les analystes des grandes banques, telles que BNP Paribas, Goldman Sachs et Citi Bank, avaient également révisé à la hausse leurs prévisions pour la deuxième économie mondiale. Mais outre les États-Unis et la Chine, les perspectives de croissance d'autres économies émergentes et en développement, telles que l'Inde, le Brésil, la Russie et l'Indonésie… s’avèrent également positives, comme l’a déclaré Kristallina Georgieva, la directrice générale du FMI.
«L'économie mondiale a fait preuve d'une résilience remarquable, malgré les répercussions majeures de la COVID-19, du conflit en Ukraine et de l'escalade de l'inflation qui a entraîné une hausse des taux d'intérêt. Nous constatons de meilleures performances économiques que ce que nous attendions il y a un an», a-t-elle noté.
La situation s’améliore même en Europe. Le FMI estime désormais que l'économie allemande pourrait enregistrer une croissance de 1 à 1,5% entre 2025 et 2026. Il s'agit d'une rare évaluation positive de l'économie allemande ces derniers temps, car la plus grande économie d'Europe a connu une décroissance l’année dernière et ne devrait croître que légèrement, de 0,2%, cette année.
Kristallina Georgieva, la directrice générale du FMI. Photo: AFP/AVI |
… avant un atterrissage en douceur
Optimistes quant au rythme positif de la reprise de l'économie mondiale, de nombreuses organisations et économistes continuent toutefois d'émettre des avertissements prudents. Selon la directrice générale du FMI, Kristallina Georgieva, des facteurs tels que la persistance d'une inflation élevée, l'escalade des tensions géopolitiques, les risques de fluctuations des prix de l'énergie, les pressions de fragmentation économique et technologique... pourraient encore menacer le redressement économique mondial. En outre, la cheffe du FMI a recommandé aux pays de mettre en œuvre des politiques monétaires proactives en matière de taux d'intérêt.
«Nous avons prévu un atterrissage en douceur, mais jusqu'à présent, cela ne s'est pas produit. Les banques centrales doivent réfléchir prudemment, sur la base des données disponibles, au moment où elles pourraient commencer à réduire les taux, ainsi qu’au niveau de réduction adéquat. Ce qui est certain, c’est qu’elles ne pourront pas s'inspirer d'autres banques centrales car les pays sont maintenant dans des contextes très différents», a-t-elle affirmé.
La grande question est justement de savoir quand les grandes économies, telles que les États-Unis, la zone euro, ou encore le Royaume-Uni… commenceront à réduire les taux d'intérêt. La Banque centrale européenne (BCE) devrait procéder à sa première baisse de taux le 6 juin. Selon son économiste en chef, Philip Lane, maintenir les taux d'intérêt élevés trop longtemps pourrait plonger l'inflation en dessous de l'objectif de 2%. Par conséquent, c'est peut-être le bon moment pour la BCE de commencer à réduire ses taux après plus de 2 ans, a-t-il estimé. Pendant ce temps, comme la Réserve fédérale américaine semble plus prudente que la BCE, la plupart des analystes s'attendent à ce qu’elle ne baisse les taux qu'une seule fois en fin d'année.