(VOVworld) - Ce vendredi 22 avril, le Vietnam, en compagnie d’une centaine d’autres pays, signe l’accord mondial sur le climat qui a été adopté, il y a quatre mois à Paris, par 195 pays. Au Vietnam, l’adaptation au changement climatique est l’une des grandes priorités du nouveau gouvernement.
Au Vietnam, le climat a connu des évolutions complexes en 2015, note le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Plusieurs localités ont enregistré des pics de température supérieurs à 40 degrés, du jamais vu depuis des décennies. Le développement socio-économique national en a évidemment souffert. Les catastrophes naturelles ont fait 154 morts, les dégâts matériels étant estimés à plus de 8.000 milliards de dongs. Depuis le début de l’année, le phénomène El Nino, qui est à ce jour le plus puissant et le plus durable de l’histoire, se traduit par une grave sécheresse et une salinisation préoccupante dans le Centre méridional, sur les Hauts plateaux du Tay Nguyen et dans le delta du Mékong.
Une adaptation active
Face à ce dérèglement climatique qui s’avère bien plus dévastateur et rapide que prévu, le nouveau Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a ordonné de prendre des mesures plus énergiques, le but étant de renforcer la capacité d’analyse, de prévision et d’avertissement. Pour ce faire, des investissements massifs et ciblés seront mobilisés et répartis de façon appropriée dans les différentes zones concernées.
«Face au changement climatique, nous devons d’une part nous adapter de façon active et d’autre part, réagir de façon efficace. La gestion des ressources naturelles et de l’environnement doit être considérée comme un volet important du développement socio-économique. Autrement dit, notre développement se décline en trois axes majeurs : économie, société et environnement. Que les dirigeants de tous les échelons en soient parfaitement conscients!» indique Nguyen Xuan Phuc.
Le Premier ministre demande aussi de perfectionner la législation pour mieux s’adapter au changement climatique, de restructurer l’économie, de garantir une croissance verte, de réduire les émissions de gaz à effet de serre… conformément à ce qui est prévu dans l’accord de la COP 21 à Paris. Les dispositifs servant à la résilience au changement climatique seront renforcés et diversifiés. La priorité ira à la construction et à la remise en état des lacs réservoirs d’eau douce, à la consolidation des digues, à la prévention des érosions du littoral, des berges des rivières et des zones sensibles.
A chaque ministère des tâches concrètes
Le Comité national en charge du changement climatique, les ministères des Ressources naturelles et de l’Environnement, de l’Agriculture et du Développement rural, des Affaires étrangères, du Plan et de l’Investissement sont tenus de promouvoir la coopération internationale, de rechercher des ressources pour financer cette lutte contre le dérèglement du climat. Certaines zones de pointe connaîtront un réaménagement du réseau hydraulique et de la production agricole. Dans le delta du Mékong, l’urgence est de créer des espaces destinés à contenir de l’eau douce mais aussi de développer une économie basée sur l’eau salée.
«Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement doit collaborer avec les collectivités locales dans la mise à jour et la publication des scénarios de changement climatique, de montée du niveau de la mer. Les secteurs les plus concernés par le changement climatique, les zones rurales à fortiori, doivent bénéficier d’une attention particulière des chercheurs.» souligne le Premier ministre.
Au Vietnam, le changement climatique est une réalité. Plus que quiconque, le pays est conscient que pour se développer, il n’a d’autre moyen que de bien s’adapter aux nouvelles conditions.