L’alliance AUKUS contre le partenaire transatlantique

Ba Thi
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(VOVWORLD) - Le 16 septembre, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la formation d’AUKUS, une nouvelle alliance militaire. Première conséquence de cette alliance: l’annulation du contrat gigantesque passé entre la France et l’Australie de l’achat de douze sous-marins français pour la somme de 56 milliards d’euros. Il s’agit d’un coup dur pour l’industrie française.
L’alliance AUKUS contre le partenaire transatlantique - ảnh 1Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (photo: Reuters)
La rupture par l’Australie de ce contrat est une deuxième déconvenue pour la France puisqu’il y a trois mois, les États-Unis avaient remporté l’appel d’offre lancé par la Suisse pour l’achat d’avions de chasse.

La France en colère, les États-Unis tempèrent

La France voit rouge et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a évoqué un «coup dans le dos». Le 17 septembre, Paris a rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra. Si la décision reste plutôt symbolique, elle marque cependant un très clair recul dans les relations entre la France et ses deux alliés anglosaxons.

La ministre française des Armées Florence Parly a annulé la réunion qui était prévue cette semaine avec son homologue britannique Ben Wallace. De son côté, le candidat à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour le retrait de la France de l’OTAN (l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord).

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a, pour sa part, jugé «inacceptable» la façon dont Paris avait été traité.

Afin d’apaiser la situation, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a estimé devoir réaffirmer que la France restait «un partenaire vital» des États-Unis en Asie et «qu’il n’y avait pas de division régionale entre les intérêts de nos partenaires atlantiques et indo-pacifiques».

Le 19 septembre, le président américain Joe Biden a proposé un entretien téléphonique à son homologue français Emmanuel Macron pour éclaircir la situation.

L’alliance AUKUS contre le partenaire transatlantique - ảnh 2Le secrétaire d’État américain Antony Blinken (photo: Reuters)

Les éventuelles pertes de part et d’autre

En dépit de subir une perte financière colossale, la France, qui assumera la présidence du Conseil européen à partir du 1er janvier 2022, se montre néanmoins prudente dans ses réactions.

Par le passé en effet, Paris avait montré les dents dans des incidents similaires. En 1966 notamment la France s’était retirée du commandement de l’OTAN, provoquant le déménagement du siège de l’Alliance atlantique de Paris à Bruxelles. En 2020, la France avait également refusé de participer à une campagne de surveillance maritime de l’OTAN en raison des désaccords avec la Turquie, un autre membre du bloc.

À ce jour, le président français n’a donc publié aucune déclaration officielle. La colère de Paris et de l’Union européenne pourrait en effet mettre à mal les efforts de Joe Biden qui tente à la fois de renforcer la présence américaine en Asie et de réchauffer les relations avec ses alliés transatlantiques.

Depuis son arrivée au pouvoir, il multiplie effectivement les actions pour se rapprocher de ses alliés européens dont le partenariat avait été dégradé sous l’administration Trump. Pour rappel, Donald Trump avait annulé un grand nombre d’accords multilatéraux avec l’Union européenne et exigé des Européens qu’ils augmentent leur participation financière aux programmes défensifs de l’OTAN.

Afin de résoudre cette crise diplomatique, la France, les États-Unis, les pays européens ainsi que leurs partenaires importants tels que le Japon, l’Inde et l’Australie devront travailler ensemble pour apaiser les tensions et trouver une vision commune pour la région Indo-Pacifique.

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