Des réfugiés d'Afghanistan (photo d'illustration)
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La crise humanitaire
Selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), environ 11 millions d’Afghans, soit un tiers de la population, sont aujourd’hui menacés de famine. Si, depuis 15 jours, 5 Afghans sur 100 peuvent se nourrir de trois repas par jour, la moitié de la population n’a plus rien à manger, affirme le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM).
Le système sanitaire du pays est surchargé et fragilisé par une grave pénurie d’équipements essentiels. D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les groupes les plus vulnérables, estimés à des centaines de milliers de personnes, n’ont aucun accès aux services sanitaires. À cela s’ajoute le risque de l’effondrement total du système financier et le gel des réserves du pays.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Layen |
Face à cette situation catastrophique, l’ONU a décidé de débloquer 45 millions de dollars du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) pour financer l’achat de médicaments, d’équipements sanitaires et de carburants. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Layen, a promis de débloquer une enveloppe de 100 millions d’euros. Washington a, pour sa part, autorisé certaines transactions bancaires à des fins humanitaires avec les talibans mais n’a pas débloqué les actifs de plus de neuf milliards de dollars que le gouvernement afghan possédait aux Etats-Unis avant la prise du pouvoir des talibans.
Les institutions onusiennes comme l’OMS, le PAM ou encore l’UNFPA ont organisé des collectes de nourriture et de médicaments pour permettre aux Afghans de survivre pendant le prochain hiver.
La réconciliation nationale et la défense des droits des femmes
La communauté internationale se mobilise également avec force pour défendre les droits des femmes et des filles d’Afghanistan. Le 28 septembre, les talibans ont déclaré qu’ils adopteraient temporairement la Constitution de 1964 qui autorise la présence féminine dans la vie politique. Or, cette affirmation est en totale contradiction avec la charia, a averti le ministre de la Justice Abdul Hakim Charaee.
Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi di Maio a appelé les États à ne pas reconnaître le gouvernement des talibans, à l’intérieur duquel figurent dix-sept ministres connus pour avoir été des terroristes. L’Italie, qui assume actuellement la présidence du G20, a déclaré vouloir organiser bientôt un sommet extraordinaire sur l’Afghanistan.
Le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov a également appelé à ne pas reconnaître la légitimité des talibans.
Selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et de nombreux dirigeants de pays, la reconnaissance par la communauté internationale de la légitimité des talibans serait le seul moyen de les contraindre d’entamer les démarches d’une réconciliation nationale et de respecter les droits fondamentaux des femmes et des jeunes filles.