La tactique de «zone grise» de la Chine en mer Orientale

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - Depuis quelque temps, les spécialistes internationaux de la mer Orientale parlent du  concept de la zone grise. Il s’agit de la tactique sournoise menée par la Chine dans le seul objectif de s’accaparer de la mer Orientale.
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Un pêcheur philippin dans le récif de Scarborough, et plus loin un navire de garde-côtes chinois. Les pêcheurs philippins se plaignent constamment d’être inquiétés par des navires de garde-côtes et de pêche chinois depuis que Pékin en 2012 a de facto pris le contrôle de ce récif - Photo: AFP

La tactique de «zone grise» est définie comme une tentative de créer des tensions sans toutefois déclencher un conflit ouvert aux fins de ne laisser aucun motif d’intervention militaire à d’autres pays. Cette tactique permet aux pays usurpateurs d’utiliser leurs forces militaires comme des forces civiles pour mener leurs activités dans la zone convoitée. Ils peuvent y associer d’autres tactiques comme la guerre psychologique, la propagande, afin de transformer une zone non litigieuse en zone litigieuse.

Les agissements chinois…

La tactique de la zone grise a régulièrement été utilisée par la Chine en mer Orientale. Son expansion sournoise a commencé par la militarisation des navires civils et des bateaux de pêche. A ce jour, Pékin dispose d’une flotte de navires de surveillance marine très importante. Les images satellites ont montré qu’à un certain moment, quelque 200 ou 300 bateaux de pêche chinois prospectaient dans les zones entourant les récifs de Subi et de Mischief, qui appartiennent à l’archipel vietnamien de Truong Sa. Certains bateaux, munis de canons de 30 à 76mm, ont pénétré dans des zones interdites à la marine chinoise et ont délibérément heurté des bateaux étrangers. Cette pratique inquiète les pays de la région.

Selon Pékin, ces collisions ne sont que des accidents ordinaires. Or, il s’agit en fait d’actes commis intentionnellement par les milices chinoises déguisées. D’après les chercheurs internationaux, en recourant à cette pratique, ces milices s’autorisent à  agresser tous les bateaux étrangers au motif qu’ils naviguent dans la zone appelée «ligne en neuf traits», une pure invention chinoise, qui englobe 80% de la superficie de la mer Orientale.

En 2014, la Chine a installé la plate-forme pétrolière Haiyang-981 dans les eaux vietnamiennes. Entre les mois de juillet et d’octobre 2019, le navire chinois Haiyang 8 et ses escorteurs ont mené illégalement des prospections dans le récif de Vanguard Bank, situé dans la zone économique exclusive du Vietnam. La Chine a  utilisé ses milices populaires pour empêcher les pêcheurs vietnamiens d’exercer leurs activités.

En parallèle à cette tactique de zone grise, la Chine a créé illégalement des bases militaires en mer Orientale aux seules fins de renforcer sa capacité de contrôle sur la zone. Et pour couronner le tout, Pékin tente de justifier sa souveraineté contestée en exposant des preuves prétendument historiques et en recourant à des experts sinophiles.

… menacent la paix et la sécurité de la région

Une chose est sûre désormais, l’opinion internationale ne reconnaît aucune des revendications absurdes de la Chine sur la « ligne en neuf traits ». Dans un rapport intitulé « Les océans Indien et Pacifique libres et ouverts », le Département d’État américain a affirmé que les revendications de souveraineté de la Chine basées sur cette ligne sont absurdes, illégales et irraisonnables. Pour rappel, en 2016, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye (CPA) avait statué en faveur des Philippines dans le conflit territorial qui l’opposait à Pékin en mer Orientale, et jugé  «infondées» les revendications chinoises de souveraineté sur le récif de Scarborough des Philippines.

C’est l’ambition de la Chine de s’accaparer de la mer Orientale qui a donné naissance à la tactique de zone grise. Le fait que la Chine utilise sa force supérieure pour atteindre son objectif accentue les risques d’affrontement et de collision en mer et menace la paix et la sécurité de la région. Le sort de la mer Orientale ne concerne pas seulement les pays riverains, mais tous les pays du monde. Il est donc plus que jamais nécessaire de promouvoir la coopération multilatérale et de renforcer la suprématie du droit international, dont la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.

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