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35 chefs d’États et de gouvernements, 50 chefs de la diplomatie, 30
ministres de la défense ainsi que des représentants de plusieurs organisations
internationales étaient présents, du vendredi 15 au dimanche
17 février, dans la capitale bavaroise. Au programme de cette 55e
édition : la concurrence et la coopération entre les grandes puissances,
le futur de l’Union européenne, les relations transatlantiques, le contrôle des
armes et des politiques défensives, le commerce et la sécurité internationale.
La tension et la division
Une série de questions brûlantes dont l’escalade de la tension États-Unis –
Union européenne, les cyberattaques entre les États-Unis et la Chine, les
divergences sur la sécurité en Moyen-Orient, l’accord nucléaire iranien… ont
dominé les débats. La Chine et les États-Unis ont exposé l'étendue de leurs divergences,
notamment sur le dossier Huawei et la mer Orientale lors des discours prononcés par les représentants
des deux pays. Washington
a appelé au boycott du plus grand groupe de télécommunication chinois Huawei, au
motif que le géant chinois et certaines autres sociétés de télécommunication
chinoises constituent une grande menace pour la sécurité nationale américaine.
En réponse, Pékin a affirmé qu’il refusait l’hégémonie technologique et a
appelé les États-Unis à renoncer à leurs « préconceptions et leur
idéologie obsolète afin de bâtir des relations internationales fondées sur le
respect et le principe du gagnant-gagnant ».
Pékin a également contesté les actions des navires américains en mer
Orientale, actions soutenues par l’Australie et le Japon.
La conférence de Munich a aussi mis en lumière les nombreux désaccords entre
les États-Unis et l’Union européenne. Lors
de leurs discours, le vice-président américain Mike Pence et la chancelière
allemande Angela Merkel ont exposé leurs divergences sur plusieurs dossiers
cruciaux comme l’accord nucléaire iranien, la guerre en Syrie et au Yémen, l’application
des engagements sur le désarmement et le contrôle des courses aux armements, la
crise au Venezuela ou encore la relation entre la Russie et les Occidentaux.
Un tableau instable de la sécurité mondiale
La Conférence sur la sécurité de Munich a été organisée pour la première
fois en 1963. Son objectif initial était de coordonner les politiques de
défense occidentales. Aujourd’hui, il sert de plateforme aux représentants du
monde entier pour des débats sur les questions de sécurité mondiale.
Selon les experts, le monde est entré dans une période d’instabilité. La
multiplication des ambitions hégémoniques de certaines grandes puissances et
leur volonté de bâtir un nouvel ordre
mondial imposent aux pays d’avoir à lutter contre de nouveaux défis sécuritaires
non traditionnels comme le terrorisme et les cyberattaques. Dans ce contexte de tensions géopolitiques
mondiales, le dialogue entre les nations est plus que jamais nécessaire. La conférence
de Munich a pour vocation de faciliter les résolutions de conflits sur la base
de la coopération et du dialogue international.